Une expérimentation vient d'être lancée par l'Etat avec les pisciculteurs de l'Indre pour commercialiser les écrevisses de Louisiane. Depuis 20 ans, elles envahissent les étangs de Brenne et ravagent la faune et la flore.
Elles seront vendues congelées, entières, en barquettes de un à trois kilos pour finir en bisque ou en sauce. Depuis un mois, la préfecture de l'Indre autorise sous certaines conditions la commercialisation des envahissantes écrevisses de Louisiane. Une dizaine de pisciculteurs de Brenne sont habilités à les transporter jusqu'à la société Fish Brenne, unique transformateur.
Les vendre nous permet de nous défrayer pour le gasoil et le temps passé à les pêcher. Avant, il fallait les détruire. On peut parler de résilience.
Joël Deloche, Président du syndicat des pisciculteurs de l'Indre
Depuis l'arrêté pris par la préfecture, 650 kg d'écrevisses de Louisiane ont été prélevés. Elles sont revendues 1€50 le kilo.
La moitié de la réserve de la Brenne colonisée
Les mares, les étangs, les fossés, aucune parcelle du parc naturel régional de la Brenne n'échappe à l'envahisseuse. C'est un fléau. "L'eau est trouble, il n'y a plus d'insectes, plus de mollusques, les massifs de végétation sont touchés" constate Thibault Michel, garde-technicien sur la réserve naturelle de Chérine.
L'autorisation de commercialisation contestée
La Fédération de Pêche de l’Indre et l'association Indre Nature ont déposé le 26 juin un recours contre l’arrêté préfectoral autorisant la commercialisation de l’écrevisse de Louisiane. Elles estiment que ce projet accroît les risques de dispersion de l'espèce notamment au cours de leur acheminement vers l'atelier de transformation.
Le Parc de Brenne est engagé depuis 2009 dans un programme d'éradication sur plusieurs centaines d’étangs pour freiner l’expansion de l'écrevisse amércaine. Les deux associations demandent que ce programme dispose de moyens supplémentaires.