Lac de Grand Lieu, près de Nantes : les écrevisses de Louisiane prolifèrent cette année

Grâce à une météo très favorable, les écrevisses rouges de Louisiane pullulent cette année aux abords du lac de Grand-Lieu, au sud de Nantes. Une aubaine pour les amateurs mais sa prolifération perturbe les écosystèmes.

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Elles traversent les routes, se promènent dans les fossés, prennent leurs aises dans les jardins, les écrevisses rouges de Louisiane prolifèrent cette année aux abords du lac de Grand-Lieu.

Un hiver doux et humide, d’importantes pluies au printemps, les conditions étaient réunies pour que cette espèce classée invasive se reproduise sous les meilleurs auspices.

"Les pêcheurs du lac en capturent énormément en ce moment et en tous points du lac", confirme Jean-Marc Gillier, directeur de la réserve naturelle nationale du lac de Grand-Lieu.

"Ces derniers jours, elles se dispersent un peu partout, elles hésitent moins à sortir de l’eau". Du coup, les riverains aussi en profitent, car sa chair est particulièrement gouteuse.


Les écrevisses se ramassent à la pelle !

"Avec une épuisette, on en attrape 150 d’un coup, sans problème. Il faut les prendre derrière les pinces, pour éviter qu’elle vous attrape le doigt", explique Yohan. Flambées au cognac, c'est un régal !

Cette pêche à la main est en principe interdite.

"La pêche des écrevisses est réservée aux titulaires d’une carte de pêche délivrée par une Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA). Cette pratique autorise à employer des balances à écrevisses (6 maximum par pêcheur simultanément)", explique la fédération de pêche du Maine-et-Loire.

Pour limiter leur dissémination, le transport des écrevisses à l'état vivant est également formellement interdit. Une législation cohérente mais qui limite cependant son exploitation par les industriels.

Pour tuer l'écrevisse avant le transport, il suffit de tordre la nageoire du milieu de la queue et de tirer dessus ce qui a pour effet d’enlever le boyau intestinal qui de surcroît donne un goût amer à la chair. Cette opération s’appelle "châtrer l’écrevisse".
 

Des règles à assouplir

Si la pêche à l'écrevisse est très contrôlée, c'est parce qu'elle a en effet été beaucoup propagée par les pêcheurs qui les utilisaient comme appât.

Les amendes peuvent s'élever à 22 500 € pour un transport d'écrevisses vivantes. Mais certains pêcheurs des Marais de Goulaine aimeraient voir ces règles assouplies.

Car les écrevisses sont de redoutables prédateurs.

"Elles mangent les œufs de brochet, de grenouille", souligne ainsi un pêcheur professionnel, perturbant l'écosystème.

"Depuis qu’elle a envahi le lac de Grand lieu à la fin des années 90, on a constaté une régression de la végétation très importante, notamment aquatique, et par voie de conséquences, des insectes qui y trouvaient refuge", confirme Jean-Marc Gillier, car l’espèce est carnivore et herbivore.

"A l’inverse, de grands prédateurs comme la spatule, l’aigrette, le héron se sont bien adaptés à sa présence. L’écrevisse est devenue une ressource alimentaire quasi inépuisable, facile d’accès", ajoute-t-il.

Introduites en France dans les années 70 et élevées pour être consommées, certaines écrevisses de Louisiane ont été relâchées volontairement ou accidentellement. Depuis, elles ont colonisées de nombreux territoires en France, comme le marais poitevin en Vendée.

 

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