Une information judiciaire a été ouverte après l'accident qui a coûté la vie à femme de 27 ans, samedi à la fête foraine de Blois. Pourtant, l'installation avait été contrôlée, comme le sont toutes les attractions en France depuis 2008.
Ce devait être un samedi de fête. Il a viré au cauchemar. Comment expliquer qu'une jeune femme meure, éjectée d'un manège ?
Alors que la famille de la victime a porté plainte, la Ville de Blois a indiqué que le manège incriminé avait été "contrôlé par un cabinet extérieur, en plus des contrôles réglementaires".
"Une attestation globale et une attestation par manège ont été délivrées"
La Ville de Blois
Depuis 2008, en effet, la sécurité des manèges et leur conformité sont strictement encadrées.
Deux types de contrôles existent : un contrôle technique initial, avant la mise en service du manège, et des contrôles techniques périodiques. Objectif : vérifier "le fonctionnement et l'aptitude du manège à assurer la sécurité du public", selon Légifrance.
"On vérifie tout : l'électricité, la mécanique, la sécurité incendie..."
"Pour les matériels de catégorie 3 et 4, c'est-à-dire les manèges à sensations fortes, ce contrôle est fait tous les ans, explique Jill Varanne, présidente de Funfair Security, l'une des huit entreprises agréées par le ministère de l'Intérieur pour contrôler les manèges en France. "Pour les plus petits, c'est tous les trois ans", ajoute-t-elle.
Des contrôles drastiques : "On a 44 points de contrôle. On vérifie tout : l'électricité, la mécanique, la sécurité incendie... On effectue même une double vérification : le contrôleur sur place prend des photos et les envoie à notre ingénieur, au siège, qui valide ou non ses observations", précise Jill Varanne.
"Pour les plus petits manèges, type petit carrousel, on y passe deux heures. Pour les plus gros comme le grand huit, c'est une journée et demie ! Un manège comme celui en cause, à Blois, c'est 4 à 5 heures".
Un contrôle qui fait ensuite l'objet d'un rapport "d'une vingtaine de pages". Si une anomalie - un "écart" - est relevée, le manège est fermé le temps des réparations.
Enfin, des contrôles supplémentaires sur la structure sont effectués sur les machines les plus vieilles : usure des métaux, des soudures, des pièces, "tous les 10 ans, chez nous" :
"Un manège, c'est comme une voiture. S'il est bien entrenu, il peut fonctionner plus de 30 ans. Il n'y a pas de limite d'âge"
Jill Varanne, présidente de Funfair Security
Malgré ces précautions, comment expliquer le drame survenu à Blois ? Pour Jill Varanne, "le risque zéro n'existe malheureusement pas. Les manèges restent dangereux".
"Il faut bien sûr respecter les règles de sécurité édictées par le forain et le constructeur. Il y a par exemple une taille minimum pour les manèges à sensations. La règle, ce sont les trois points de contact : les pieds, le dos, et les mains, pour s'accrocher"
Sur 200 manèges contrôlés par an, Funfair Security relève peu d'écarts : "Les forains sont très sensibles à la sécurité. Ils vérifient chaque jour leurs manèges et n'hésitent pas à investir en réparations s'il le faut. Car ils savent que s'il y a un accident, ils perdent tout".
Le parquet de Blois, lui, a décidé d'ouvrir une information judiciaire contre le forain et contre X pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui". D'autres investigations sont en cours, notamment sur les contrôles de conformité effectués sur le manège.