L’accident impliquant 5 véhicules dimanche 29 mai sur l’Autoroute A10 entre Blois et Mer (Loir-et-Cher) a donné à voir des comportements "aberrants" et dangereux. Les gendarmes ont dû procéder à plusieurs dizaines de verbalisations.
Déjà très sollicités par la gravité et l’ampleur de l’accident, les gendarmes ont été contraints de s’affairer aussi à la répression de comportements interdits et dangereux. Alors que l’autoroute est en proie à un bouchon de 13 kilomètres causé par un accident grave, plusieurs automobilistes impatients et curieux, ont peu à peu quitté leurs véhicules pour se livrer à toutes sortes d’activité ubuesques. "Des gens qui descendaient de leurs véhicules, qui pour certains empruntaient leurs trottinettes, une famille qui était sur le pont d’accès à l’autoroute avec des parents qui jouaient avec leurs enfants. D’autres qui marchaient sur plusieurs centaines de mètres aller-retour sur la bande d’arrêt d’urgence pour se rapprocher de l’accident et voir au plus près ce qu’il se passait et le drame routier sur lequel on était amené à intervenir", explique le Capitaine Marc Bressac de l’Escadron Départemental de Sécurité Routière.
"Y’a pas de détails à faire, les contrevenants ou les délinquants: c’est sanction immédiate ! "
Dimanche 29 mai, aux alentours de 16 heures, une collision en chaine impliquant 5 véhicules paralyse la circulation sur l’A10, en pleine journée noire de retours du pont de l’ascension. 6 personnes sont blessées et une fillette de 5 ans doit être évacuée par hélicoptère en urgence absolue.
L’autoroute est coupée plusieurs heures pour permettre l’intervention des services d’urgence mais la présence de piétons et autres trottinettes sur la bande d’arrêt d’urgence ralentit leur intervention. "Quand on occupe la bande d’arrêt d’urgence, on verrouille l’accès des secours, hier c’était une quinzaine de militaire mobilisés, si on occupe cette BAU, on ralentit l’arrivée des secours, parfois ça se joue a quelques minutes, quelques secondes pour sauver une vie, ce qui était le cas hier puisqu’il s’agissait d’un accident grave", explique le Colonel Samuel Joguet, Commandant du groupement de gendarmerie du Loir-et-Cher"
L’autre danger, c’est le suraccident. "Le risque c’est d’être percuté par les véhicules d’urgences ou par les autres usagers", ajoute le Colonel Joguet. "En même temps on se met en danger et parfois volontairement. Y’a pas de détail à faire, les contrevenants ou les délinquants …c’est sanction immédiate. L’autoroute répond à des règles strictes qui ont vocation à protéger à la fois les usagers et les victimes d’accidents."
Une attitude qui de plus, nourrit l’embouteillage. "On bloque les véhicules de dépannages, les voitures n’avancent plus, donc le bouchon ne se résorbe pas ". Les gendarmes, arrivés dans un second temps sur les lieux de l’accident, ont donc procédé à plusieurs dizaines de verbalisations, notamment car des véhicules empiétaient sur la bande d’arrêt d’urgence.
Que dit la loi ?
S’il est tentant de sortir prendre l’air quand on est coincés dans un embouteillage sur l’autoroute, il faut savoir que cela n’est permis qu’en situation d’urgence absolue, muni d’un gilet rétro réfléchissant et en se rendant rapidement derrière les glissières de sécurité qui longent les accotements.
Pour le reste, l’Article R421-2 du code de la route est très clair : L'accès des autoroutes est interdit à la circulation : des animaux ; des piétons ; des véhicules sans moteur ; des véhicules à moteur non soumis à immatriculation ;des tracteurs…
Un piéton circulant sur une autoroute peut donc écoper d’une contravention de première classe. Un conducteur de trottinette (par exemple) peut lui, être puni d’une amende de deuxième classe.
Quant à la bande d’arrêt d’urgence, elle ne doit servir à stationner ou s’arrêter qu’en cas de nécessité absolue. Si on se reporte à l’article R421-7 du code de la route, y faire une pause pipi ou s’y dégourdir les jambes expose à une amende de deuxième classe.