Une femme de 36 ans a été retrouvée morte, le cartilage du coup brisé, dans un appartement occupé par son ex-compagnon âgé de 39 ans, à Blois. L'homme faisait l'objet de deux signalements pour violences conjugales.
Un homme de 39 ans a été placé en examen ce mercredi 12 octobre après la découverte, dans l'appartement qu'il occupe à Blois, du corps de son ex-compagne âgée de 36 ans. L'homme avait appelé le Samu vers 23h le mercredi 5 octobre, expliquant que la victime ne respirait plus, a appris La Nouvelle République. Les secouristes ont constaté son décès sur place.
Selon la procureure de Blois Charlotte Beluet, contactée par France 3, les enquêteurs n'ont trouvé "aucun élément de désordre, ni trace de lutte". Une autopsie a cependant été réalisée ce 10 octobre à Tours "par précaution". L'examen médico-légal a révélé une fracture du cartilage thyroïde, qui entoure la trachée au niveau du larynx, une "lésion traumatique évocatrice de violences subies", explique Charlotte Beluet. Ces violences, non-datées, auraient pu être commises avant ou après la mort. Le corps ne présentait en revanche aucune lésion visible extérieure, outre un bleu "atypique" sur le front "qui aurait pu apparaître après la mort".
La strangulation "pas exclue"
Considérant que la thèse du "décès après strangulation par un tiers ne peut pas être exclue", les enquêteurs ont mis en examen le Blésois ce mercredi, dès la publication des résultats de l'autopsie. L'homme a expliqué aux enquêteurs avoir croisé son ex-compagne par hasard la veille de sa mort, "l'air déprimé". Toujours selon ses dires, il lui aurait proposé de venir dans un appartement qu'il garde pour une tierce personne. Les deux auraient alors eu des relations sexuelles, sans violence selon lui.
Le soir même, la victime aurait pris un médicament et aurait manifesté des difficultés respiratoires. "Le lendemain, il dit partir du logement à 15h, sans être parvenu à la réveiller et alors qu'elle respirait difficilement", détaille Charlotte Beluet. Selon lui, la situation était la même à son retour vers 19h. Il aurait alors attendu 23h pour appeler les secours.
Deux signalements pour violences conjugales
Selon la procureure, la thèse de l'intoxication n'est pas écartée par les enquêteurs, des boîtes de médicament ayant bien été retrouvée dans l'appartement. Des analyses complémentaires d'anatomie pathologique et de toxicologie doivent être menées. La magistrate considère que le décès pourrait être multifactoriel, combinant intoxication et strangulation.
Présenté au juge d'instruction et au juge des libertés à l'issue de sa garde à vue, l'homme a été mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint, et placé en détention provisoire.
Il était déjà connu des services de police mais n'avait jamais été condamné pour violences conjugales. Il faisait en revanche l'objet de deux signalements pour violences sur la victime -qui était alors sa compagne- déposés en début d'année. Selon la procureure, l'une est encore à l'étude, l'autre a abouti à une convocation devant le tribunal.