Les salariés ont monté un collectif pour se porter acquéreurs de l'établissement privé situé à Chailles (Loir-et-Cher). Créé dans les années 1950, il est devenu un modèle de prise en charge des maladies psychiatriques.
Pour sauver la clinique de La Chesnaie, le personnel projette de monter une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). "Nous avons appris en début d'année que le docteur Place souhaitait vendre la clinique. Nous nous sommes tous mobilisés pour créer ce projet", raconte Julien Rigault, un soignant. "Nous avançons très vite pour répondre à l'appel d'offres qui a été lancé", précise-t-il.
Fondée en 1956 au milieu de 55 hectares de verdure à quelques kilomètre de Blois, la clinique de La Chesnaie est devenue un emblème de la "psychothérapie institutionnelle". Le documentaire "Les voix de La Chesnaie" diffusé en 2019 sur France 3, offrait ainsi une plongée au coeur de cette psychiatrie basée sur la destigmatisation de la maladie et la responsabilisation du patient dans ses soins. Ce dernier, qui souffre de troubles mentaux souvent graves, n'est pas enfermé et participe à de nombreux ateliers avec le personnel.
Un appel aux dons
L'établissement, qui compte 101 lits d'hospitalisation, emploie près de 90 personnes : psychiatres, psychologues, éducateurs, infirmiers, aides-soignants... qui craignent aujourd'hui pour leur avenir et celui de l'institution. Ils ont ainsi lancé un appel aux dons sur le site Internet de leur association Les Ami.e.s de La Chesnaie. "Un rachat par un groupe privé risquerait de mettre en péril l'organisation institutionnelle telle que nous souhaitons la préserver", alertent-ils.
"Il faut que ce soit un professionnel de la psychiatrie qui connaisse l'enjeu que représente la psychothérapie institutionnelle", assure de son côté le docteur Jean-Louis Place, le directeur des lieux depuis plus de trente ans. "C'est aussi un repreneur qui doit avoir les reins suffisamment solides pour engager des frais très importants sur le plan de l'immobilier et de la rénovation", ajoute-t-il.