Au cours des manifestations organisées par les « gilets jaunes » sur le département du Loir-et-Cher ce week-end des 17 et 18 novembre 2018, deux personnes ont été interpellées à la suite de la commission d'infraction en lien avec ces manifestations.
Des milliers de Loir-et-Chériens étaient sur les routes ce week-end des 17 et 18 novembre. Soit vêtus d'un gilet jaune occupés à bloquer les routes pour exprimer leur colère, soit cantonnés dans leur voiture à faire du surplace. Parmi ces derniers, un homme et une femme ont été interpellés par les forces de l'ordre.
Un homme de 27 sans antécédent judiciaire
Le premier individu est "un jeune homme de 27 ans, sans antécédent judiciaire", indique le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier. Il a été "entendu sous le régime de la garde à vue au commissariat de police de Blois. Il a expliqué qu'il s'est retrouvé bloqué au milieu de la manifestation alors qu'à l'origine il avait été 'autorisé' à passer dans le cadre d'un barrage filtrant".Le véhicule de la concession automobile dans laquelle il travaille et dans lequel il se trouvait a été "fortement secoué et dégradé". La voiture a reçu des "coups de pieds dans les portières et un de ses rétroviseurs a été arraché".
Inquiet pour l'état de son véhicule, l'homme a alors tenté de se sortir "comme il pouvait de cette situation craignant que son véhicule ne soit entièrement détruit", détaille le procureur.
#17novembre #LoirEtCher
— Préfet de Loir-et-Cher (@Prefet41) 17 novembre 2018
Le @Prefet41 insiste sur les comportements élémentaires de prudence à adopter, à la fois de la part des manifestants et de la part des usagers de la route. #securite
Auditionné par les enquêteurs de police, l'homme aurait affirmé qu'il a avancé au pas jusqu'à pouvoir trouver une issue mais que, dans cette manoeuvre, il a "roulé sur le pied d'une manifestante et en a touché une autre très légèrement au niveau de la main".
"Dans ce contexte tout à fait particulier", poursuit le procureur, "la garde à vue du jeune homme a été levée". Il sera convoqué devant le procureur de la République en vue d'une alternative à une décision de poursuite devant le tribunal.
Une dame de 62 ans déjà connue de la justice pour faits de violences
La seconde personnes interpellée est une "dame, âgée de 62 ans et déjà connue de la justice pour des faits de violences sanctionnés en 2002 et 2010", développe Frédéric Chevallier.La sexagénaire a également été placée en garde à vue au commissariat de police de Vendôme pour des "faits de de violences volontaires avec arme (sa voiture) au préjudice de quatre personnes, ces violences ayant entraîné une interruption totale de travail de moins de 8 jours et pour des dégradations de biens d'autrui, en l'espèce un véhicule automobile et une motocyclette percutés".
Les premières conclusions des investigations menées permettraient d'affirmer que la dame a "volontairement décidé de forcer le barrage qui était devant elle car elle devait aller faire ses courses", poursuit le magistrat. "Après les faits, elle a déposé son chien chez le toiletteur et s'est ensuite rendue dans un supermarché. Elle déclarait en garde à vue n'avoir vu aucun manifestant et n'avoir constaté la présence d'aucun obstacle devant elle".
La femme de 62 ans a été déférée au parquet de Blois ce lundi 19 novembre. Elle a également été convoquée devant le tribunal correctionnel de Blois pour une audience qui aura lieu le 19 février 2019 à 13h30.
Elle y sera jugée pour ces faits et présentée devant le juge des libertés et de la détention, qui l'a placée sous contrôle judiciaire avec obligations de ne pas conduire tout type de véhicule terrestre à moteur nécessitant un permis de conduire et de mettre son permis de conduire au juge, ce qu'elle a fait, jusqu'à sa comparution devant le tribunal. Son véhicule automobile a été saisi en vue de sa confiscation.