Après une première annulation la saison dernière pour raison de covid, les organisateurs espéraient bien pouvoir organiser cette année, les célèbres "Nuits de Sologne" qui, en 2019, avaient attiré plus de 18 000 personnes. C’était sans compter les mesures sanitaires.
Des mesures sanitaires trop contraignantes
Les organisateurs s’étaient donnés jusqu’au 31 mai pour prendre leur décision. Le Président de l’association Pascal André a eu auparavant une réunion en sous-préfecture pour se faire confirmer toutes les obligations qui allaient leur incomber.
En premier, la jauge : limitée à 10 000 personnes "au moins jusqu’ au 15 septembre". Impossible pour l’association, qui tire la quasi-totalité de ses revenus de la billetterie. Et pour pouvoir réunir de 20 à 22 000 personnes, chiffres espérés pour cette 17 ème édition : "Qui dit plus de 10 000 personnes, dit un dossier à faire en collaboration avec la sous-préfecture, la préfecture, qui monte ensuite au niveau du gouvernement m’a –t-on dit. Cela serait très certainement autorisé, mais on avait un problème de délai" explique le Président.
Le spectacle nécessite la commande des pièces d’artifice, mais aussi les pièces de la sono très nombreuses, les chaises, les gradins, avec le risque que le début d’une quatrième vague vienne tout remettre en cause. Un risque financier que l’association ne peut se permettre.
Deuxième écueil : le passe sanitaire. Il s’applique à tous ceux qui sont sur site. Non seulement les spectateurs, mais aussi les bénévoles, les artistes, les musiciens, les techniciens… Un des groupes musicaux qui devait participer avait déjà déclaré forfait pour cette raison. Et il fallait trouver plus que les 250 bénévoles habituellement mobilisés pour assurer toutes les tâches supplémentaires, notamment aux buvettes, puisque le service ne peut être fait au comptoir et que les commandes doivent être apportées aux clients à table.
Enfin, le respect de la distanciation sociale. Pour les places assises, et en particulier les 10 000 chaises, il aurait fallu installer bien plus de chaises que le nombre utilisé.
Chaque année on attache les chaises entre elles et elles sont fixées au sol par mesure de sécurité pour éviter les risques de basculement et tout ça. Si on voulait faire la distanciation, il fallait qu’on installe peut-être 50 000 chaises pour en mettre 10 000, pareil pour la tribune de 2000 places pour en mettre 600.
Sans oublier le port du masque obligatoire à faire respecter. Autant dire des coûts supplémentaires financiers mais pas que, humains aussi, alors que les bénévoles n’ont pas pu se réunir cette année et encore moins recruter dans leurs connaissances pour remplacer d’éventuels manquants. Autant de raisons qui ont incité à jeter l’éponge.
Un spectacle pyrotechnique très prisé du public
Lancé en 2004 pour la première fois, le spectacle accueille pour sa première édition 5 000 personnes. Un succès qui oblige. Qualité et nouveauté sont les grands principes de la manifestation familiale et populaire. Les spectateurs sont souvent des habitués, et si les premières éditions ont rassemblé des gens des environs de Lamotte-Beuvron, les choses ont aujourd’hui bien changé.
"Sur nos statistiques de 2019 on s’est aperçu que les gens venaient de 63 départements différents sur 70% de la billetterie. Un phénomène qui progresse chaque année" explique le Président. S’il y a beaucoup d’amateurs de spectacles pyrotechniques c’est aussi car il n’y en a pas beaucoup en France.
En dehors de la région parisienne, d’Annecy et de la Vendée, les amateurs du genre n’ont pas grand choix. Il faut dire que ce type de spectacles est cher. L’association a un budget de 550 000 euros financé dans sa quasi-totalité par la billetterie. Les organisateurs n’ont pas droit à l’erreur.
Mais Pascal André le promet : la prochaine édition, en 2022 sera une édition spéciale avec des surprises pour remercier le public de cette longue attente.