L'ancienne municipalité d'Angé dans le Loir-et-Cher avait autorisé l'extension et la construction de logements atypiques dans son camping en dépit du plan de prévention des risques d'inondation. Pour financer le démontage de ces structures, une vente aux enchères aura lieu le 24 avril.
Ce n'est pas de gaîté de coeur que l'on vend ces structures. C'était un bel outil. Mais il faut être aux normes. Philippe Desmaret, maire d'Angé
Quand Philippe Desmaret a pris ces fonctions à la mairie d'Angé en juin 2020, le Préfet du Loir-et-Cher lui a laissé le choix entre une fermeture administrative du camping municipal "L'Escale des châteaux de la Loire" ou enlever les constructions qui sont en zone inondable.
"On a choisi la solution la moins coûteuse pour la commune. Nous ne voulions pas d'une fermeture et le démontage coûte très cher. Nous l'avons fait estimer à environ 200 000 euros. Comme nous ne voulions pas non plus augmenter les impôts locaux nous avons opté pour vendre ces structures aux enchères", explique l'édile de la commune de 900 habitants.
Ce sont donc six structures que la nouvelle municipalité doit démonter et vendre avant d'entamer la nouvelle saison.
Quatre chalets, une cabane perchée et un conteneur SPA, seront mis en vente le 24 avril, mais pas seulement.
" Nous vendons tout ce qui avait été acheté pour rien. Il faut rester sobre. C'est pourquoi nous ne vendons pas que les structures en zone inondable mais aussi des véhicules, un billard, un babyfoot et plein d'autres choses," énumère le maire.
Au total ce sont 119 lots qui ont été répertoriés par l'huissier de Contres, Sabrina de Sousa Costa.
Le catalogue des 119 lots à consulter ici :
Angé : le camping municipal vend aux enchères ses hébergements atypiques le 24 avril
Pourquoi ces structures doivent-elles être démontées ?
En 2014, l'ancienne municipalité d'Angé autorise le camping quatre étoiles à créer des hébergements légers ou démontables. En 2015, elle l'autorise à s'agrandir avec 18 nouveaux emplacements.
Mais c'était au mépris du Plan de prévention des risques d'inondation (PPRI) .
En effet, en 2016, juste avant la crue du Cher qui coule en bordure du camping municipal, le Préfet dépose une plainte, et le tribunal administratif d'Orléans annule les permis d'aménager de la commune.
Fin 2018, l'ancien maire Jacky Desforges et la commune sont jugés par le Tribunal correctionnal de Blois pour avoir autorisé une extension du camping en zone inondable.
Certaines structures ont pu être déplacées, mais d'autres doivent être entièrement démontées.
" Toutes les structures qui restent doivent pouvoir être démontées en 12 à 48 heures", rappelle le maire d'Angé. "En plus, nous avons dû remettre beaucoup d'installations aux normes. Le maire précédent avait pensé au confort, mais pas forcément à la sécurité. "
Un budget pour le camping différencié de celui de la commune
La nouvelle municipalité se donne un an pour estimer la rentabilité du camping.
" Avant, nous n'avions pas de comptabilité différenciée avec les charges du camping. On ne pouvait pas savoir s'il était rentable. Là, nous avons tout remis à plat. On y verra plus clair. Peut-être qu'il ne sera pas rentable au bout d'un an, mais nous allons tout faire pour qu'il le soit," s'engage le nouveau maire d'Angé. L'objectif est de le garder.
Des visites possibles avant la vente aux enchères publiques
La vente aux enchères aura lieu le samedi 24 avril au camping "L'escale des châteaux de la Loire", à partir de 10h30.
Des visites sont possibles le vendredi 23 avril de 14h à 18h, et le samedi matin de 9h à 10h30.
Pour tout renseignement, s'adresser à JurisCentre Contres, huissier de justice.