Salves d'honneur, mouvement de troupes, reconstitution de scènes de batailles. Les passionnés du Premier Empire se sont rassemblés à Selles-sur-Cher ce dimanche 25 juin dans un but particulier. Rendre hommage à un ancien soldat de l'armée de Napoléon, dont la tombe a été restaurée.
Une salve d'honneur dans un cimetière, tirée de bon matin par des soldats à la mode napoléonienne. Voilà une scène peu banale en Loir-et-Cher. Pourtant, des passionnés d'Histoire, et particulièrement celle du Premier Empire, étaient bien rassemblés ce dimanche 26 juin à Selles-sur-Cher. En uniforme, d'époque, s’il vous plaît. Un hommage appuyé à Joseph Hyacinthe Perrin, officier d'Empire, mort en 1844.
"Mon capitaine, vous avez été blessé de cinq coups de sabre à la bataille de Iéna le 14 octobre 1806", salue un grognard d'un jour au pied de la tombe de l'officier. Militaire de 1791 à 1814, Perrin a vécu les grandes campagnes napoléoniennes, dont l'Italie et l'Espagne. Il devient, plus tard, un notable de Selles-sur-Cher, désireux que sa tombe rappelle ses faits d'armes.
Retour vers le passé
Abîmée par le temps, elle vient d'être restaurée. La tombe a été "sortie de l'oubli par un agent municipal en 2013, explique Pierre Chassagne, président des Amis du vieux Selles. Quand la commune a voulu relever la tombe, on s'est dit non, c'est vraiment un monument funéraire particulier, il faut le sauvegarder." Ferronnerie démontée et refaite, pierre restaurée et nouvelle plaque en marbre installée : l'opération a coûté 16 000 euros, apportés par des dons de particuliers et de collectivités locales.
De quoi justifier que le 51e régiment de Lowendal installe son bivouac à Selles. Basée à La Ferté-Saint-Aubin, dans le Loiret, l'association est spécialisée dans les reconstitutions historiques de l'époque napoléonienne. Un voyage temporel de deux siècles dans le passé, avec armures, équipements et armes d'époque. "Ce que vous avez là, c'est un tableau vivant avec lequel vous pouvez interagir, poser des questions et avoir des réponses, se réjouit Sergio Da Cunha, caporal du 51e régiment de Lowendal. On n'est pas du côté militaire, guerre avant tout. On veut montrer la vie du soldat et des gens de l'époque."
Difficile, en 2023, de rendre hommage à Napoléon Ier, qui a provoqué la mort de 4 à 7 millions de personnes selon les historiens, et rétabli l'esclavage. Mais ces reconstitutions rappellent la fascination toujours prégnante en France pour ce personnage historique pour le moins controversé.