Après les graves dysfonctionnements pointés au sein du groupe de maisons de retraite Orpea, un autre gestionnaire d'Ehpad, Bridge, est mis en cause par des familles de résidents d'après une enquête de Radio France publiée ce vendredi. Plusieurs agences régionales de santé ont reçu des signalements, dont celle du Centre-Val de Loire.
Le groupe Bridge gère 34 Ehpad en France, bien loin des mastodontes du secteur. Mais entre certains résidents délaissés et des établissements en surcapacité, ses méthodes ne sont pas sans rappeler celles qui sont reprochées à Orpea, dans le livre Les Fossoyeurs de Vincent Castanet (éd. Fayard).
C'est ce que révèle ce vendredi 22 avril une enquête de la cellule investigation de Radio France. Les journalistes donnent des exemples à Horbourg-Wihr près de Colmar, où certains résidents ne seraient ni changés ni lavés pendant plusieurs jours ; à Lutterbach près de Mulhouse, où une femme a retrouvé son mari les mains souillées d'excréments avec personne pour aider à le laver.
Signalements dans le Loiret
Mais la région Grand Est n'est pas la seule concernée. D'après la cellule investigation, les agences régionales de santé (ARS) d’Ile-de-France, de Normandie et du Centre-Val de Loire ont, elles-aussi, reçu des signalements de familles et de salariés du groupe.
Contactée ce vendredi, l'ARS Centre-Val de Loire nous a confirmé avoir reçu entre février et mars plusieurs signalements de famille de résidents. Ces derniers alertaient sur des dysfonctionnements dû à un manque de personnel. L’essentiel de ces signalements ont été faits dans le Loiret.
Nous avons pu recenser pour l'instant en région Centre cinq résidences qui appartiennent au groupe Bridge : trois dans le Cher à Bourges, Massay et Précy ; et deux dans le Loiret à Bonny-sur-Loire et Lorcy. Les alertes concerneraient donc les deux derniers établissements, ou l'un des deux.
Procédure en cours
A la suite des signalements, l’ARS affirme avoir mené une inspection dans le ou les Ehpad où ont été signalés les manquements, et a rédigé un rapport.
Elle a par ailleurs entamé une "procédure d’échange" avec le groupe Bridge pour s'expliquer sur les points relevés dans cette inspection. La procédure est aujourd'hui toujours en cours.
Sollicitée par la cellule investigation de Radio France, la direction du groupe Bridge a quant à elle répondu que si dysfonctionnements il y avait eu, ils étaient antérieurs à la reprise des établissements par le groupe.