L'Ehpad de Dordives doit officiellement fermer ce 31 décembre. Un opérateur a été sélectionné afin de proposer une solution de prise en charge à domicile des personnes âgées. Le maire de la commune "milite" aussi pour la construction d'un nouvel établissement dans les prochaines années.
Un peu plus d'un mois avant sa fermeture, tous les résidents de l'Ehpad public de Dordives ont été transférés vers d'autres établissements. Ses 58 salariées - aide-soignantes, infirmières notamment - se sont vu proposer un emploi ou une formation. Fin de l'histoire ? Pas vraiment.
Fin juin, l'Agence Régionale de Santé et le Conseil départemental du Loiret annoncent la fermeture de l'Ehpad. Dans la foulée, les deux institutions lancent un appel à manifestation d'intérêt. Objectif : trouver un opérateur capable de proposer "une solution alternative de prise en charge" des personnes âgées sur le territoire de la Communauté de communes des 4 Vallées.
Une solution de prise en charge "hors-les-murs"
Depuis octobre, c'est chose faite. "Le projet déposé par l’EPNAK a été retenu à l’issue des délibérations du jury, indique-t-elles dans un communiqué commun. Il prévoit notamment des places d’EHPAD « hors-les-murs », de l’habitat inclusif, de l’accueil de jour et une offre de répit à destination des aidants."
L'opérateur, l'Etablissement Public National Antoine Koenigswarter, doit maintenant affiner son projet "et préciser avant la fin de l’année 2024 les modalités de mises en œuvre." Mais il suscite déjà des critiques de la part de l'UDIRS (Union Départementale Interprofessionnelle des retraités et retraitées Solidaires) Loiret.
La sélection de l'EPNAK pour se substituer à un EHPAD ne nous semble pas correspondre aux objectifs de maintien à domicile et de soutien aux aidants des personnes âgées
Communiqué de Jean-Marc DebéthuneSecrétaire de l'UDIRS Loiret
En cause, selon lui : le domaine de spécialisation de l'organisme : "L'EPNAK décrit sa mission comme étant celle « d'accueillir et d'accompagner des enfants, des adolescents et des adultes en situation de handicap et de contribuer à leur insertion sociale et professionnelle ». Mais les compétences indispensables à la prise en charge et l'accompagnement des personnes âgées, qui plus est dépendantes, dont certaines sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou apparentées, ne figurent pas dans ses missions. Alors pourquoi l'EPNAK ?"
Et pourquoi pas ? répond le maire (SE) de Dordives, Jean Berthaud. "J'ai participé à la sélection et leur proposition était intéressante. Ils ont une expertise dans la prise en charge médicale des personnes en situation de handicap. Je pense qu'ils sauront aussi accompagner les personnes âgées chez elles", soutient l'édile.
Un nouvel ehpad en lieu et place de l'ancien ?
L'élu doit rencontrer l'Agence Régionale de Santé et le Conseil départemental dans les prochains jours afin de connaître l'avancée du projet. Jean Berthaud doit aussi évoquer un autre dossier qui lui tient à coeur : la reconstruction, dans les prochaines années, d'un autre Ehpad : "On est 19 communes, avec une population vieillissante en augmentation, d'un côté, et de l'autre, on a un site d'1,5 ha en centre-bourg. Les conditions sont réunies pour poursuivre la prise en charge des personnes âgées non-autonomes", soutient-il.
Reste à trouver les financements et à convaincre le Département "de raser" l'actuel bâtiment, à sa charge. Son coût de rénovation, estimé à plusieurs milions d'euros, semble aujourd'hui dissuasif. "On ne lâchera pas le morceau", résume Jean Berthaud.