Le groupe Exel Industries, fabricant d’appareils de pulvérisation de pesticides, va fermer le site Caruelle Nicolas, situé à Saint-Denis-de-l’Hôtel. Cinquante-cinq employés vont être licenciés.
“Il me restait cinq, six ans pour la retraite, et là, c’est terminé. Ca a été un choc mais bon, comme on dit, c’est la vie”, souffle Marcel Moulin, ouvrier monteur polyvalent. Mardi 2 juillet, l’entreprise Caruelle Nicolas a annoncé la nouvelle à ses cinquante-cinq salariés : leur usine de production, basée à Saint-Denis-de-l’Hôtel (Loiret), fermera d’ici fin 2020. “Après quinze ans de boîte, c’est douloureux, confie Anthony Desbois, employé de l’usine, on a du mal à réaliser que tout ça va s’arrêter du jour au lendemain.”Une fermeture éprouvante mais prévisible
Depuis plusieurs années déjà, le site réduisait ses effectifs, en raison de la baisse de la vente de ses équipements. “Nos clients, les agriculteurs et les utilisateurs, sont en doute sur l’avenir. Ils s’interrogent sur leurs investissements, et cela impacte nos chiffres d’affaires. Ces trois dernières années, le marché français a baissé ses ventes de 50 %”, explique Cyril Ballu, directeur de Caruelle Nicolas. Aujourd’hui donc, la fermeture est inévitable.Les cinquante-cinq salariés auront une offre de mobilité sur le site d’Epernay (Marne), à près de trois heures de route de Saint Denis de l’Hôtel. Mais dans les faits, cela restera une exception. “La mobilité, ce n’est pas forcément quelque chose de facile. Il faut prendre en considération les familles, assure le directeur, ainsi nous respecterons tout à fait les décisions individuelles de chacun, et à ce moment-là, nous les aiderons à retrouver un travail”.
La guerre contre les pesticides
Ce projet de plan social fait suite aux décisions d’interdiction de produits phytosanitaires en France et en Europe. Au total, dans le secteur “pulvérisation agricole”, le groupe Exel Industries envisage 185 licenciements (130 en France et 55 en Espagne).Si tout se passe comme prévu, cette réorganisation pourrait démarrer fin 2019, début 2020, et s'étaler jusqu'en 2021. Ces annonces de fermetures de sites interviennent au lendemain de la décision de l'Autriche d'interdire les herbicides à base de glyphosate. De son côté, l’Hexagone a déjà commencé à l’éliminer, en vue d'une suppression totale fin 2021.