Les élus demandent à l'État de "prendre ses responsabilités" pour accueillir les pèlerins de Vie et Lumière à Nevoy dans le Loiret

Après leur premier rassemblement annuel de mai, où 38 000 pèlerins se sont rassemblés, l'église tzigane Vie et Lumière a prévu de revenir à Nevoy (Loiret) en septembre. Les élus locaux réclament une autre solution et l'aide de l'Etat.

Où se déroulera leur prochain rassemblement du 18 au 25 septembre ? C'est cette question simple aux allures de casse-tête à laquelle doit répondre l'église évangélique Vie et Lumière. Alors que sa première réunion annuelle en mai dernier à Nevoy, près de Gien, avait réuni 38 000 pèlerins, l'association religieuse tzigane est priée de trouver un nouvel espace pour réitérer ses festivités.

Si la pandémie de Covid avait empêché la tenue des rassemblements de Vie et Lumière ces deux dernières années, la venue de l'association et des pèlerins issus de la communauté des gens du voyage est loin d'être une nouveauté pour cette petite commune. Chaque année depuis 1987, des milliers de croyants se rassemblent une à deux semaines à Nevoy, sur un terrain privé appartenant à l'association Vie et Lumière. 

Une promesse du ministre de l'Intérieur de 2014

Pourtant, mercredi 27 juillet, motivés par le mécontentement de quelques habitants et commerçants, plusieurs élus - les sénateurs du Loiret, Jean-Pierre Sueur (PS) et Hugues Saury, les maires de Nevoy, Jean-François Darmois, et celui de Gien, Francis Cammal - ont demandé un rendez-vous auprès de la Première ministre pour réclamer un terrain militaire afin d' accueillir le rassemblement de septembre. Pas de réponse pour le moment. 

" Cela fait des années que cela se passe comme ça, explique Jean-Pierre Sueur. Leur deuxième pèlerinage a déjà eu lieu dans l'Aisne ou encore dans la Meuse sans que cela pose de problèmes." Cette disposition découle directement d'une promesse de Manuel Valls en 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, de mettre à disposition de l'association religieuse tzigane des terrains pour leur deuxième rassemblement.

Pour le sénateur socialiste l'excuse de terrains non disponibles ne tient pas. " Il y a une cinquantaine de terrains militaires inoccupés, qu'on ne me dise pas qu'il n'y en a pas un de disponible à ce moment-là, s'énerve Jean-Pierre Sueur. L'Etat doit prendre ses responsabilités.

Des tensions entre les habitants et la communauté issue des gens du voyage

Joseph Parmentier, un des pasteurs responsables de l'association avait déjà soutenu les élus du Giennois dans leur demande d'avoir un terrain fourni par l'Etat en 2013. Les élus rappelent d'ailleurs que leurs relations avec les responsables de l'église évangélique sont bonnes.  " Les responsables sont bien conscients de la difficulté que peut représenter cet accueil, assure Francis Cammal, maire de la communauté de communes de Gien. Nous sommes en contact en permanence."

" Un rassemblement d'accord. Mais pas deux", résume pourtant l'élu giennois. Il plaide la difficulté d'accueillir les milliers de personnes d'un coup (jusqu'à 38 000 en mai cette année) sur une commune de 1 600 habitants. Selon le maire, à l'approche des pèlerinages des tziganes, des habitants ne sortiraient pas de chez eux, et des commerçants fermeraient boutique par " crainte" de cette " population difficile" et à cause d'une circulation  ralentie dans la ville. Cette année, l'arrivée précoce de certains membres de l'église a attisé une grogne parmi des habitants de Nevoy et des alentours. 

Ces tensions entre habitants et gens du voyage ne sont pas nouvelles. En 2013 déjà, une centaine de personnes avait manifesté contre la tenue de leur rassemblement. En 2019, à la recherche justement d'un nouveau terrain pour accueillir leur deuxième rassemblement annuel, l'association Vie et Lumière avait tenté d' acheter un terrain privé dans la Brenne. Face à la levée de boucliers d'habitants et d'élus, les évangéliques tziganes y avaient renoncé.

Des aires d'accueil pas encore aux normes

Pour cette communauté issue des gens du voyage, l'acceptation n'est pas au beau fixe. En témoigne les difficultés à installer une aire de grand passage dans la région - qui est une obligation d'une loi de 2000. Trois aires de grand passage sont en construction dans le Loiret : Saint-Cyr-en-Val, Meung-sur-Loire et Nevoy. Le projet de celle de Nevoy a commencé en 2015, mais le choix d'installation du lieu a retardé sa mise en place.

D'après le maire de Gien, Francis Cammal, les travaux devraient débuter à la mi-août et l'aire de grand passage ouvrir dès 2023. " Le projet porté par la communauté de communes, le département et l'Etat a une enveloppe de 1,2 millions d'euros", révèle le maire de Gien.  Grâce à cette aire de grand passage, l'arrivée des pèlerins de Vie et Lumière pour leur grande transhumance pourrait être facilitée. 

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