Les élus du Loiret ont obtenu gain de cause auprès du Gouvernement. Un nouveau terrain, situé en Moselle, a été proposé à l'association "Vie et Lumière" pour son prochain rassemblement. En mai dernier, le nombre massif de pèlerins à Nevoy avait suscité des tensions.
Ce devait être une conférence de presse pour alerter sur la situation. Elle s’est transformée en moment de satisfaction. Ce mardi après-midi, les trois élus présents à Nevoy (Loiret) devant la presse étaient particulièrement ravis du dénouement. "C’est un ouf de soulagement", confirme Jean-Francois Darmois, le maire de Nevoy. "Pas contre les gens du voyage mais parce que notre petite commune ne peut pas supporter un tel rassemblement deux fois par an".
Avec son collègue de Gien ainsi que le président du conseil départemental du Loiret, ils demandaient à l'État de trouver un nouveau lieu pour le prochain rassemblement évangélique de l’association "Vie et lumière". Ils ont obtenu gain de cause. Ce lundi (24 juillet), Elisabeth Borne a annoncé que le pèlerinage se ferait à Grostenquin, sur un terrain militaire en Moselle.
Promesse donnée
La situation a été particulièrement explosive en mai 2023. 40 000 pèlerins ont afflué de toute la France sur un terrain d'une trentaine d'hectares, alors que sa capacité était de 20 000 personnes. Pour les élus et les riverains, les nuisances ont été nombreuses : "vols de courant et d'eau", "énormément de passage", "déjections", etc.
Régulièrement, ils se sont adressés au Gouvernement pour qu'une solution soit trouvée. Le conseil municipal de Nevoy avait même menacé de démissionner en bloc. Dernièrement, le sénateur PS du Loiret Jean-Pierre Sueur s'était tourné vers Gérard Larcher. "Si le second rassemblement venait à être confirmé sur la commune de Nevoy, c'est réellement la parole de l'État qui serait remise en cause", prévenait le président du Sénat.
Jauge à 20 000 personnes
Si cette première décision apparaît comme une victoire, le combat n'est pas terminé. Les élus espèrent que le rassemblement dans le Grand-Est se pérennise. Ils demandent également que l'on fixe une jauge pour le rendez-vous du mois de mai. "Notre souhait est que ce rassemblement du mois de mai ne se fasse pas à plus de 20 000 pèlerins comme c’était le cas jusqu’à présent. À 40 000, la ville de Nevoy et la communauté de communes du Giennois n’ont pas les infrastructures pour les accueillir dans de bonnes conditions", assure Francis Cammal, le président de la Com-Com du Giennois.
"On imagine bien, fin août une période qui peut être sèche. Là un barbecue, une étincelle ou un mégot qui enflamment un terrain, avec 40 000 personnes concentrées sur un espace comme celui-ci, on ne pourra pas faire face", estime Marc Gaudet, président UDI du conseil départemental du Loiret.
**Propos recueillis par Christine Launay et Yves Le Bloa.