Le cirque Idéal s'est retrouvé bloqué à Neuilly-en-Sullias, dans le Loiret, depuis le début du confinement. Privé de revenus, il a pu compter sur la solidarité de tout un village pour traverser cette passe difficile.
"Toute la tournée d'été est annulée. Cette année ce sera zéro." Tonia Gougeon est résignée, tout comme son mari Tarzan. La petite famille, qui compte aussi treize frères et soeurs, ne se doutait pas que ses prestations des 13 et 14 mars dans un petit village du Loiret seraient les dernières avant longtemps. Les voilà coincés à Neuilly-en-Sulllias, à une trentaine de kilomètres d'Orléans. Privés de revenus, ils se retrouvent obligés de jongler sans filet avec les impératifs du quotidien, compliqués par l'arrivée prochaine d'un heureux événement.
Ce n'était rien qu'un peu de pain
Mais par chance, le cirque de la famille Gougeon a vu se forger autour de lui une véritable chaîne de solidarité dans cette petite bourgade d'à peine 1400 habitants. Le maire, Hubert Fournier, leur rend visite quotidiennement et les habitants se sont organisés pour leur fournir le nécessaire. "Dès que j'ai appris le confinement, je suis venu les voir", raconte l'édile. Aussitôt, il leur propose de rester, et met à disposition le terrain de foot communal pour accueillir les animaux. Les circassiens, qui viennent une fois tous les deux ans, sont bien connus et appréciés à Neuilly.Il a suffi que la mairie appelle aux dons, et donne l'exemple en offrant un peu de pain, "huit à dix baguettes par jour", pour que la générosité des riverains prenne le relais et amène régulièrement paniers et cabas pour aider le clan à affronter la crise. Les agriculteurs et les supermarchés du coin se sont aussi investis pour fournir les circassiens en denrées et en fournitures. Mais en l'absence d'une date à laquelle ils pourront reprendre leur activité, l'avenir reste très incertain.