Au pied des cités, "Montargis Plage" : "Un outil de politique sociale"

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Ouverts de 17h à 21h30 tout l'été, les terrains de sport éphémères de "Montargis Plage" permettent aux habitants des quartiers de venir s'amuser en extérieur. ©France télévisions

Cette année, la Ville de Montargis a repris la gestion de "Montargis Plage". Proche des quartiers populaires, l'équipement fait partie intégrante, l'été, de la politique sociale de la ville, où une personne sur trois vit avec moins de 1000€ par mois.

Du pavé au sable fin, un passage. Il passe sous la Nationale 7. À défaut de pouvoir emprunter l'ancienne "route des vacances", les habitants du quartier de la Chaussée n'ont que 500 mètres à parcourir pour profiter, eux aussi, des joies de l'été.

À quelques pas de cette cité de 3000 habitants, l'une des plus peuplées de l'agglomération avec les quartiers populaires Chautemps et Kennedy, la Ville de Montargis a installé sa "plage".

À côté d'un lac (interdit à la baignade) et des terrains de sport déjà existants, deux grands espaces ont été aménagés avec transats, cages de football et filets de volley. On y boit un verre de jus d'orange ou on refait le match de la demi-finale de l'euro, les pieds plongés dans 600 tonnes de sable acheminées pour l'occasion.

"Deux éducateurs sportifs sont présents à plein temps pour encadrer les enfants, se félicite Boris Duchemin, directeur du service jeunesse et sports de la Ville. L'État nous apporte une aide financière dans le cadre du contrat de ville, à laquelle la Ville ajoute 30 000 euros".

Sortir les femmes et leurs enfants de l'isolement

Le contrat de ville, dont le but est d'aider les villes à améliorer la vie dans les cités : tout sauf un hasard, si "Montargis Plage" en bénéfice.

Ce jour-là, l'endroit accueille des Olympiades de quartiers. Trois associations ont fait venir une centaine de mamans et leurs enfants. Objectif : les sortir de l'isolement.

Le quotidien, dans un quartier, ce n'est pas terrible. On est souvent à la maison avec les enfants, on va faire les courses, on rentre. Des journées comme celle-ci permettent aux mamans de faire connaissance avec d'autres et de ne pas rester seules avec leurs enfants

Christine Julian, présidente de l'association 1000 Sourires

Mariam est venue avec ses deux filles : "C'est un petit plus, en fait. Ça leur permet de voir du monde, et surtout de faire des activités en dehors de la maison et de la famille".

"C'est mieux que l'école," s'amuse Ibtissem, 8 ans. Et puis j'adore les olympiades ! J'ai fait de la slackline, du football-quilles, du tir à l'arc... C'est super".

Montargis Plage est ouverte de 17h à 21h30, 6 jours sur 7.

Déjà 10 ans d'existence

Lancée pour la première fois en 2014, Montargis Plage s'appelle alors "Un été de proximité". Chaque année, plus de 10 000 jeunes et leurs familles foulent le sable des Closiers.

Jusqu'à ce que l'Agglomération, qui en avait l'organisation, décide d'arrêter, pour des raisons financières. Les deux dernières années, le sable avait même disparu.

La Ville de Montargis a repris le flambeau en 2024, consciente de l'importance d'un tel équipement en période estivale pour les familles des quartiers populaires.

Après les émeutes, l'an dernier, on s'est réuni avec la préfète du Loiret, Sophie Brocas. On s'est dit qu'il fallait absolument remettre le social et l'éducation au centre

Benoît Digeon, maire (LR) de Montargis

Parmi les premières décisions prises à la suite de cet état des lieux :

  • Le recrutement de six éducateurs spécialisés dans les quartiers prioritaires (il en faudrait cinq fois plus, selon l'opposition de gauche)
  • Un projet de labellisation "cité éducative", pour accompagner les élèves des quartiers prioritaires de la toute petite enfance jusqu'à la poursuite d'études et l'insertion
  • Le classement en Réseau d'Éducation Prioritaire du collège du Chinchon, en 2025.
  • Un nouveau contrat de ville « Engagement Attracti'cités 2030 »

Au milieu de ces mesures sociales, "Montargis Plage" joue son rôle de "soupape" l'été, en occupant les jeunes qui ne partent pas en vacances. Dans la ville de l'est du Loiret, 1 habitant sur 3 vit sous le seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 1026€ par mois.

Depuis son ouverture début juillet, entre 200 et 300 jeunes s'y rendent chaque soir.

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