La très probable candidature de l’actuel ministre de l’éducation nationale aux législatives sur la 4eme circonscription du Loiret surprend et interroge, tant chez les opposants que chez les membres locaux de la République en Marche.
Jusqu’au vendredi 22 avril 2022, Jean-Michel Blanquer n’avait jamais posé un pied sur le sol Montargois. Entre les deux tours de la présidentielle,l’actuel ministre de l’éducation nationale y a pourtant fait un crochet d’une heure après une visite d’Orléans et sa périphérie. Au cours d’une déambulation dans la rue dorée, il est allé à la rencontre des commerçants. "Il était très curieux, très intéressé. A posé beaucoup de questions sur le territoire et sa situation économique. Il montrait de grands signes de curiosité, de l’intérêt et c’est peu commun pour un ministre", concède Mélusine Harlé, candidate LREM malheureuse en 2017, de la 4e circo du Loiret.
La porte-parole La République en Marche dans le montargois affirme n’avoir pas été au courant du probable parachutage de Jean-Michel Blanquer sur la 4eme circonscription du Loiret et être dans l’attente d’une annonce, mais concède qu’avec le recul, cette visite s’apparentait d’avantage à une reconnaissance de terrain qu’à une campagne d’entre-deux tours. "C’est une manière de venir prendre la température, de voir comment les citoyens se comportent avec lui, quel accueil il a. Je pense que c’est un peu normal de se poser ce genre de questions avant de s’engager sur un territoire", décrit la représentante LREM qui semble plutôt favorable à cette candidature. "Ce territoire qui m’est cher mérite d’avoir un député avec une véritable ambition et une véritable envergure."
Le pressenti Christophe Bouquet, membre du parti d’Edouard Philippe, désavoué ?
Lui non plus n’a pas vu venir la nouvelle et elle lui laisse un goût plutôt amer. Christophe Bouquet était le candidat pressenti pour investir la candidature LREM sur le montargois. Il a été mis au parfum par voie de presse et n’a jamais "été contacté ni de près ni de loin par l’équipe de monsieur Blanquer ni par les représentants LREM", explique-t-il. "J’en suis d’autant plus surpris que j’étais présent lors de sa visite. Je l’ai accueilli, nous avons fait une déambulation ensemble dans Montargis et a aucun moment il n’a évoqué cette possible candidature, cet intérêt pour la circonscription alors qu’il avait tout le loisir d’échanger avec moi sur cette hypothèse et ça n’a pas eu lieu."
Adjoint au maire d’Amilly et référent régional Horizon, le parti d’Edouard Philippe, Christophe Bouquet avait notamment fait campagne avec son comité local pour la réélection d’Emmanuel Macron. Sans vouloir fustiger le possible ministre-candidat Blanquer, il reconnait à demi-mots, plutôt mal digérer la nouvelle. "Une candidature ça se construit, ça ne s’improvise pas", lâche-t-il. "Je me suis positionné clairement depuis quelques temps, je n’ai jamais caché mes intentions, je pense qu’il pouvait en avoir connaissance."
Pour autant, Christophe Bouquet attend une concertation avec La République en Marche et jusque-là, poursuit son travail d’investiture. "Je suis extrêmement déterminé, je me suis préparé à cette candidature. Je pense qu’on est dans un processus qui doit avoir lieu avec les représentants de la majorité présidentielle. Je suis convaincue qu’il aura lieu à un moment donné. Il ne peut pas en être autrement. Pour l’instant je ne change pas d’optique et je continue d’être dans la préparation. Je conduirais cette candidature jusqu’au bout."
"La macronie recycle le soldat Blanquer"
Dans le bastion Les Républicains qu’est Montargis, on préfère parler de "recyclage" plutôt que de parachutage. Ariel Lévy, candidat LR déjà investi n’est pas le moins du monde inquiet de cette improbable candidature mais se dit choqué par la méthode. "On entend dans la presse que Jean-Michel Blanquer n’est plus en odeur de sainteté, qu’il perdrait son ministère. Il y a eu l’histoire d’Ibiza, les échecs au ministère, et donc il faut lui trouver un poste. La macronie recycle le soldat Blanquer", se moque t’il.
L’investiture du ministre devrait se préciser d’ici peu. Selon nos informations, Jean-Michel Blanquer est déjà de retour dans le Montargois ce lundi 2 mai où il rencontre Jean Berthaud, le maire Modem de Dordives. Il devrait y rester encore mardi avant de revenir vendredi pour peut-être, se déclarer officiellement candidat.