Créneaux vacants : le Centre-Val de Loire jette t-il des doses de vaccins ?

Avant-hier 250 000, hier 348 000, aujourd'hui 369 000… Les créneaux disponibles ne manquent pas dans l’hexagone, mais surtout, ils ne trouvent pas toujours preneurs. Et c’est bien là le problème.

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Il y a un mois environ, le ministre de la Santé Olivier Véran s’exprimait lors d’une conférence de presse.

« Que faire des vaccins en fin de journée ? Déjà réponse très simple : ne pas les jeter. Mais je vais vous dire aussi une chose, je ne crois pas que nulle part en France, qui que ce soit ne jette des vaccins parce qu’il n’aurait pas trouver (pardon pour l’expression) « clients » pour utiliser les dernières doses ».

Olivier Véran, ministre de la Santé - conférence de presse du 25 mars 2021

Croire est une chose, s’en assurer en est une autre. Car oui, des doses sont gaspillées

Doses jetées : créneaux non pourvus ?

Le Centre-Val de Loire ne fait pas figure d’exception. Ici aussi, les doses disponibles sont nombreuses et dans presque tous les départements de la région.

Alors bien sûr, les excuses sont vite trouvées : « AstraZeneca fait peur » « les Français se méfient et refusent le vaccin AstraZeneca »...


Sauf que, ce ne sont pas des doses d’AstraZeneca qui restent sans bénéficiaires, mais bien celles des ARN messagers.

Grâce au site internet vitemadose et à l’Insee, nos confrères de Libération ont réalisé plusieurs graphiques et cartographies des rendez-vous disponibles en fonction des départements, mais également des vaccins proposés

Covid-19 : cartographie des 270 000 rendez-vous de vaccination non pourvus en France
 

Grâce à ces graphiques, on remarque donc que le Cher et l’Indre-et-Loire ont beaucoup de doses en attente…

Une fois qu’on a dit ça, on fait quoi ?

Bonne question... Elle a d’ailleurs été posée hier au Premier ministre Jean Castex lors de sa conférence de presse par l’un de nos confrères. Il répond donc :

« Si effectivement, le phénomène que vous dites se confirme, évidemment nous allons réfléchir à un élargissement des publics, mais ceci est prématuré. On a une stratégie vaccinale, globalement, convenez qu’elle marche. Elle est tournée je vous le rappelle vers les publics les plus vulnérables dont je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler la liste et nous progressons conformément à nos objectifs. Je vous l’ai dit globalement la cible des 20 millions de Français et Françaises ayant subis une premère injection à la mi-mai devrait être atteinte ».

Jean Castex, Premier ministre - conférence de presse du 28 avril 2021

Il faut donc s’adapter. Au vaccinodrome d’Olivet par exemple, il y a plusieurs solutions :

« 

Lorsqu’il nous reste des doses, nous regardons sur une liste d’attente créée par la mairie d’Olivet qui recense les personnes qui ne font pas partie des personnes prioritaires selon les critères actuels mais qui présentent d’autres comorbidités ».

Adrien Thévelein, chargé de mission pour la Fédération française de sauveteurs - secouristes 45.

Une fois que la liste est épuisée, la seconde option s’offre aux planificateurs sur place : CovidListe.

Aucune dose perdue : c'est le leitmotiv du site CovidListe, lancé début avril, qui séduit de plus en plus de professionnels de santé à travers le pays.

Créé par trois amis dont un medecin de l’hôpital Foch de Suresnes et développé par une centaine de bénévoles, qui s’activent jour et nuit, le site permet la mise en relation, en temps réel, entre établissements et professionnels de santé qui disposent de doses de vaccins non-utilisées, et des volontaires non-vaccinés. 

Aujourd’hui, il fédère plus de centres de vaccination, près de 800 000 volontaires inscrits dont 44 000 personnes déjà contactées pour se faire vacciner. 

CovidListe pourra-t-il accélérer la campagne vaccinale ?

C’est du moins ce à quoi aspire le site. Même si l’Etat les félicite et entre en contact avec les cofondateurs plusieurs fois par semaine, le site est en train de se transformer en association de manière à faciliter leur financement car l’envoi de SMS aux volontaires est payé uniquement de leur poche (15 000€ en un mois). C’est pourquoi ils lancent ce 29 avril un appel aux dons, une campagne participative de financement.

Le seul « problème », c’est que CovidListe, c’est un peu comme le Loto, version 2021… On est inscrit mais on peut attendre… longtemps.

« Ça fait deux semaines que je suis inscrit dans le Loiret. Je n’ai pas eu de nouvelles mais j’imagine que c’est bon signe et qu’aucune dose n’est perdue, en tous cas je l’espère !»

Geoffrey, 31 ans

« Je patiente depuis presque 3 semaines et ça m’énerve quand je vois ou que j’entends que des doses se perdent, surtout que j’imagine qu’on pourrait prendre une septième dose Pfizer à chaque fois et qu’on ne le fait pas»

Alice, 42 ans

La 7ème dose

La fameuse 7ème dose, c’est la particularité du vaccin Pfizer. A la base dans un flacon, il y a 5 doses mais les médecins se sont rendus compte qu’ils pouvaient en extraire une sixième, puis une septième, grâce à une seringue spéciale. Enfin, surtout grâce à son aiguille dite « sertie », on l’appelle la seringue à « faible volume mort ».

« Non seulement, nous avons de plus en plus de doses chaque semaine, mais nous vaccinons plus efficacement aujourd’hui. Avec l’expérience, nous sommes passés de 5 doses sur un flacon Pfizer à 6 voir 7 doses avec une seringue adaptée, avec une toute petite aiguille. Cela fait 2 personnes de plus par flacon, c’est merveilleux ! » se réjouit Adrien Thévelein, le chargé de mission pour la Fédération française de sauveteurs - secouristes 45.

Merveilleux... lorsque l’on a assez de seringues pour réaliser cette prouesse. Or, certains hôpitaux et centres de vaccination craignent une pénurie de seringues.

En effet, nos confrères de Marianne ont pu consulter un mail où la direction d'un hôpital breton écrit : "Le prélèvement de la potentielle 7ème dose est strictement interdit". Et de donner pour explication : "S'il vous est possible de le faire de temps en temps, c'est parce que l'Etat fournit actuellement des seringues (avec des petits picots) prémontées avec une aiguille, réduisant ainsi au maximum les volumes morts. Rien ne certifie que ce même type de matériel sera envoyé d'ici quatre semaines. Nous ne sommes donc pas sûrs de faire une 7ème dose à J28".

C’est donc l’Etat qui gère l’envoi de ces seringues tant convoitées. Espérons que leur gestion de l'approvisionnement ne soit pas le même que pour les masques ou encore les vaccins...
 

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