Après 3 ans de mandat, Olivier Carré, le maire d'Orléans et président d'Orléans Métropole dresse un bilan de son action. Quelques couacs et réussites plus tard, Olivier Carré ne renie rien. Son ambition reste la même : faire d'Orléans une ville qui compte en France.
Nous l'avions rencontré à la rentrée de septembre. Lors de notre entretien, Olivier Carré avait affiché son ambition pour la nouvelle métropole : faire d'Orléans une des quinze villes qui comptent en France. A mi-mandat, l'homme dresse son bilan. Face à une douzaine de journalistes, présents lors d’une conférence de presse organisée en mairie, ce lundi 6 novembre. Trois ans se sont écoulés depuis l’élection municipale de Serge Grouard (2014). Un mandat repris par Olivier Carré (ex-Les Républicains) depuis 2015. Quelques couacs et réussites plus tard, Olivier Carré ne renie rien.
Une ambition : une ville sûre, propre et accueillante
Le maire d’Orléans estime avoir contribué à la transformation de sa ville :
« Ça parait être basique ! Les Orléanais veulent une ville sûre, propre, accueillante, familiale et humaine. Quand ces points-là ne vont pas, on le sait tout de suite. Ce sont les fondamentaux. Il ne faut jamais les perdre de vue. Nous nous y employons avec une portion importante des effectifs de la ville. »
Orléans Métropole
Avec les nouvelles lois sur les régions et les métropoles qui ont modifié le paysage institutionnel, Olivier Carré souhaitait aussi hisser l’agglomération au rang de métropole. En devenant une métropole, Orléans est entrée dans la cour des grandes. Aujourd’hui, l'objectif d'Olivier Carré reste de faire d’Orléans « un des 15 territoires qui comptent en France, d'ici 10-15 ans ». Des projets d’envergure ont été lancés, ils devraient arriver dans leur phase opérationnelle dans les trois années à venir.
La moitié des promesses tenues
Le maire d’Orléans avait pris 125 engagements lors de sa campagne en 2014. Il affirme que plus de la moitié de ses promesses ont déjà été tenues.
Les chantiers en cours
Le complexe CO'Met rassemblera d'ici 2020-2021 un nouveau parc des expositions, un palais des congrès et une salle de sport de 10.000 places à côté du Zénith. Le coût global représente 100 millions d'euros, à la charge de la métropole d'Orléans pour environ 60 %. Un investissement très lourd qui nécessite la participation de l'Etat, la Région et du Département (26 millions d'euros).
« La ville a commencé le travail, qui se poursuit au sein de la métropole. Le chantier va démarrer en 2018. »
Le centre aqualudique annoncé à la place de la prison dès l'été 2015 pose problème. Le ministère de la Justice, propriétaire des murs, n'est plus sûr de vendre. La prison pourrait être transformée en quartier de préparation à la sortie pour détenus. Olivier Carré insiste et promet pourtant une ouverture de cette piscine en 2020.
Les abandons
Olivier Carré l’affirme, seuls deux projets ne seront pas honorés : le parking du théâtre -boulevard Aristide Briand- et le renforcement d’Orléanoïde.
Olivier Carré justifie ses abandons :
«On a abandonné deux actions qu’on avait ciblé :
- Le parking boulevard Aristide Briand, devant le théâtre. C’était un engagement. On l’abandonne parce qu’au regard du nombre de places que l’on a gagné sur les parkings des Mails, ce n’est plus opportun de faire ce parking Aristide Briand.
- On avait dit qu’on renforcerait Orléanoïde. Suite à deux saisons qui n’ont pas été couronnées de succès, on a décidé de le remettre de côté. A partir de là, on ne le refera pas. »
400 interventions de proximité
Autre promesse de campagne, des lettres avaient été distribuées aux Orléanais dans lesquelles l’élu s’engageait à réaliser 400 interventions près de chez eux. Promesse presque tenue selon Olivier Carré :
« 40% le sont déjà et 30% sont engagées. Le programme sera très largement abouti à la fin de ce mandat.»
Une vingtaine d’actions nouvelles
Le maire d’Orléans est aussi revenu sur une vingtaine d’actions nouvelles : l’armement de la police municipale, un centre dédié aux femmes victimes de violence, le salon du livre Rendez-vous conte ! , la gratuité des médiathèques, le son et lumière de la cathédrale, Orléans Hors les murs…
La rénovation des rues
La ville continue de rénover un nombre important de rues. 21,9 millions d'euros ont été dépensés pour cela entre 2014 et 2017.Des promesses tenues, des réussites...
Plus d’écoles
La municipalité dépense environ 30 millions d'euros chaque année (33 pour 2017) dans le secteur de l’éducation. Les investissements concernent en priorité, les rénovations d'écoles, les constructions de groupes scolaires, rendues indispensables par la démographie positive (+0,3 % annuel à Orléans).
Plus de culture
Depuis 2016, un effort a été fait dans le secteur culturel. 29 millions d'euros ont été dépensés en 2017, pour soutenir associations, musées ou organiser des événements comme le festival, destiné à la jeunesse Rendez-vous conte ! ou l’évènement Hors les murs.
Pas d’augmentation d’impôts
Le maire d’Orléans insiste aussi sur le fait qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôts. « Nous tiendrons cet engagement. » Nous avons toujours eu une gestion rigoureuse des dépenses et cela va continuer. L’introduction du numérique, les nouveaux usages qu’attendent nos concitoyens, permettent d’envisager de faire mieux et moins cher. Toutes les ressources que nous dégageons, à fiscalité constante, servent à investir au bénéfice des Orléanais. Nous sommes une des rares villes à pouvoir le faire à ce niveau. La ville n’a pas augmenté sa part depuis 2014 (et même depuis 1996) en matière d’impôts locaux. C'était une des promesses de campagne et elle a été tenue.
Plus de sécurité aussi ?
Un nouveau poste créé dans le quartier de la gare, la police municipale a été armée (2016) et les patrouilles à vélo développées. Néanmoins les atteintes aux biens et aux personnes ont augmenté l’an dernier (2016) à Orléans et plus récemment :
« Les questions de sécurité sont majeures. Il y a eu de bons résultats. Aujourd'hui, c'est stabilisé. Y'a toujours des faits, des sentiments d'insécurité. Paradoxalement, il y eu des faits très graves, ces jours-ci, place Ernest Renan, alors que, par ailleurs, on a vu diminuer le nombre de deals permanents sur cette place [Renan] ... Je suis très soucieux de ça… » affirme Olivier Carré.
Les couacs, les points noirs
On finit par les couacs, ce qui fâche, qui gêne ou qui pourrait être considéré comme les points noirs de ce mandat municipal…Plus de parkings payants et plus cher
Olivier Carré reconnaît quelques points noirs mal acceptés des Orléanais. La mise en place de parkings payants plus nombreux et l’augmentation du tarif de stationnement, plus 40 centimes de l’heure. Une mesure qui ne figurait ni dans le programme de Serge Grouard en 2014, ni dans les propositions d'Olivier Carré à son arrivée en 2015. La décision a été prise pour libérer des places pour les habitants et stopper la recrudescence de voitures ventouses. Sur ce point, le maire fait une nouvelle promesse : le montant de l’amende forfaitaire ne devrait pas augmenter. Il reste à 17 euros en cas de dépassement de durée de stationnement.
« Un des éléments négatifs, c'est l'augmentation du tarif du stationnement et la mise en place du stationnement payant... Et bien paradoxalement, même si les 40 centimes (supplémentaires) de l'heure ont ennuyé une partie de nos concitoyens, pour beaucoup, ça a permis, qu'ils puissent se garer devant chez eux... Ce n'est pas pour faire de la provocation. C'est un exemple où en changeant de modèle, on a un résultat globalement positif », explique Olivier Carré.
La Charpenterie
Autre polémique, le maire d’Orléans est revenu sur le rachat de la Halle de la Charpenterie pour 7,5 millions. Sachant que cette même Halle était vendue par la ville, en 2007, 1,4 million d'euros. Une décision, mal perçue, que le maire d’Orléans continu de défendre. Olivier Carré l’affirme, en effet, il avait obtenu au moment du rachat l’accord de France Domaine :
« Je fais attention à l'argent public en faisant cela. En 2007, la Halle avait été vendue nue, sans rien dedans. Il y a eu de lourds travaux depuis et le prix de vente a été validé par France Domaine (organisme public) », se justifie Olivier Carré.
Augmentation de la rémunération d’Olivier Carré
Dernière polémique, qui avait beaucoup fait parler d’elle, au-delà même des frontières régionales : l'augmentation de la rémunération mensuelle du maire, votée en juin.
Critiquée, décriée, elle a marqué les esprits :
«Y’a eu des gens qui ont dit 900 euros pour gérer une ville, ce n’est pas logique ! On comprend que la rémunération devienne « normale » à 4000 euros. [...] D’autres ont dit, c’est un scandale que les élus s’auto-augmentent... Moi j’assume ! Maintenant chacun à sa conscience pour penser ce qu’il a envie de penser» conclut Olivier Carré.
Quel avenir pour la majorité ?
Enfin, quand Olivier Carré est interrogé sur une nouvelle candidature lors de la prochaine élection municipale, il préfère rester prudent.« Il y un groupe à qui j’ai demandé d’avoir sa propre opinion sur ce qui est fait. Je lui demande d’avoir un regard sans complaisance, sans une logique d’opposant systématique, d’avoir un regard lucide sur les éléments positifs, négatifs, qui restent à faire et les directions vers lesquelles aller. »
Ce groupe, Orléans 2020, pourrait rendre sa copie dans peu de temps.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien sur notre chaîne Youtube. Images Manon Descoubes
Suivez en direct la conférence de presse.
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