Les boulangers font face à une forte augmentation du prix de leurs matières premières et à une hausse des coûts de l'énergie. Mais ils tentent malgré tout de maintenir le bas prix de leur produit phare : la baguette.
Pour l'instant, la baguette coûte environ 1 euro en Centre-Val de Loire, 10 à 15 centimes de plus pour une tradition. Son prix n'a que peu évolué ces dernières années, mais ce produit du quotidien pourrait ne pas être épargné par l'inflation.
"100% des produits que l'on utilise pour faire une baguette ont augmenté", résume Gabin Girault, boulanger-pâtissier à Souesmes dans le Loir-et-Cher. La levure a augmenté de 20%, 40% pour le sel, près de 50% pour les œufs. Le sucre et la farine pourraient voir leur prix augmenter de 60% prochainement.
"On essaie de maintenir les choses cohérentes, mais personne n'est prêt à mettre 1,50 euro dans une baguette. Nous n'avons pas envie de vendre une baguette à ce prix, ce n'est pas notre métier", poursuit ce boulanger.
1 000 boulangers en Centre-Val de Loire
Autre poste de dépense important : l'énergie. "Cela représentait 3 ou 4% du chiffre d'affaires, désormais on va monter à 8 et 10%. Entre les fours, le frigo et les congélateurs, cela devient insoutenable", explique Thierry Villard, président de la chambre patronale de la boulangerie du Loiret et président de la région boulangère.
De nombreux boulangers (ils sont 280 dans le département et environ 1 000 dans la région) cherchent des mesures pour économiser l'énergie. Gabin Girault éteint son four l'après-midi par exemple.
"Les prix ont un peu augmenté sur la pâtisserie et les produit annexes. Les boulangeries commencent à renier leurs marges, et c'est dangereux pour la pérennité de l'entreprise", affirme Thierry Villard.
Avec sa fédération, il tente ainsi de négocier la poursuite du bouclier tarifaire pour protéger les boulangers et faire en sorte que le prix du pain reste abordable car "les Français sont attachés à leur baguette".