Orléans : 18 mois de prison requis contre le militant d'extrême-droite impliqué dans une expédition contre des intermittents

Mis en examen pour violence en réunion, un militant du groupe angevin d'extrême-droite l'Alvarium a comparu ce 5 novembre devant le tribunal judiciaire d'Orléans. Il est mis en cause dans l'agression de plusieurs intermittents du spectacle qui a fait 9 blessés dont 3 graves.

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Face à la cour, il a tout nié en bloc. Un jeune identitaire de 25 ans, surnommé le "Jawad de l'Alvarium", comparaissait ce 5 novembre pour des faits remontants à la nuit du 8 au 9 mai 2021. Cette nuit-là, cinq hommes font irruption dans le théâtre d'Orléans occupé par des intermittents du spectacle en opposition contre la réforme de l'assurance chômage. Les individus s'en prennent immédiatement au vigile et aux occupants du lieux, faisant 9 blessés dont trois ont fini aux urgences. Les cinq agresseurs avaient immédiatement pris la fuite, peu avant l'arrivée de la police.

Un seul suspect identifié

L'enquête n'aura permis d'identifier qu'un seul suspect, interpellé début juin et considéré comme un pilier du bar d'extrême-droite l'Alvarium, à Angers. Trois autres personnes avaient été mises en garde à vue mais relâchées faute de preuve. Déjà condamné pour violences en réunion au mois de juin, le jeune militant a nié connaître les autres individus liés aux violences de ce soir-là.

Il a également refusé de répondre sur le mobile politique évoqué par l'accusation. En effet, plus tôt dans la journée, une altercation avait eu lieu place du Martroi entre des manifestants et un homme portant une croix gammée sur le bras. L'individu au tatouage nazi avait été interpellé, puis relâché. L'intrusion du théâtre aurait pu, selon le parquet, revêtir une dimension punitive.

Une peine de dix-huit mois de prison dont huit mois avec sursis a été requise contre le prévenu. Le parquet a également requis dans le cadre ce ce sursis une interdiction de contact avec les victimes, avec obligation de travail, de soin et d'indemnisation, 105 heures de travaux d'intérêt général et l'interdiction de revenir dans le Loiret pendant 3 ans.

Les victimes toujours marquées

"Mes clients ont subi des violences de la part de plusieurs personnes, et certaines personnes s'en tirent à bon compte", a regretté l'avocate de cinq des intermittents et du gardien du théâtre, Me Clémence Le Marchand. Certaines des victimes sont restées marquées, physiquement et moralement, par l'agression : "Ils étaient tous ensemble, ils se soutenaient, c'était bon enfant et pacifique et se sont fait agressé de façon extrêmement violente avec des ITT lourdes, des cicatrices." Le vigile du théâtre avait notamment quitté son emploi suite à ces violences.

Le jugement a été mis en délibéré et devrait être rendu début janvier.

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