Deux associations de cyclistes de l'agglomération orléanaise se sont rassemblées à Saint-Denis-en-Val et à Fleury-les-Aubrais ce samedi 13 novembre, pour rendre hommage à deux victimes.
Le vélo est posé contre un muret, immobile, peint entièrement en blanc du guidon jusqu'aux pneus. Un blanc symbolique, comme si ce vélo était le fantôme de celui sur lequel se trouvait une jeune femme néerlandaise de 24 ans, renversée là en août dernier et décédée de ses blessures.
Silence et applaudissements
C'est pour lui rendre hommage que plusieurs dizaines de cyclistes, membres d'associations de l'agglomération orléanaise, se sont rassemblés ce samedi 13 novembre. Sur les lieux du drame, à Saint-Denis-en-Val, Yann Pierens, membre de l'asso Droit Accessibilité Mobilité Métropole Orléans (Dammo) lit un court discours :
L’ensemble des cyclistes d’Orléans a été profondément attristé en apprenant cette terrible nouvelle. Terriblement touché car cette communauté sait que ç'aurait pu arriver à l’un d’entre nous. Profondément choqué car on ne devrait pas mourir parce qu’on fait le choix de se déplacer à vélo.
Yann Pierens, Dammo
Suit alors une minute de silence, puis une salve fournie d'applaudissements, en hommages à la jeune victime. Elle "a été percutée par un conducteur qui était ivre. C’est l’accident bête, ça n’aurait pas dû arriver", s'indigne Max Thiercelin, autre membre de l'association Dammo. Il estime que "faire du vélo peut être sacrément dangereux".
Même constat pour Chantal Blot, membre d'Olivet en transition : "Tous mes déplacements sont à vélo, j'ai tout le temps peur. Je comprends et je veux participer à cette manifestation parce qu'il faut que les automobilistes respectent les vélos."
"On n'est pas en sécurité"
Elle reconnaît "des grands progrès sur la métropole" d'Orléans, à l'instar de la piste à double-sens du pont Georges-V, "une merveille", dit-elle. Des progrès qui ne lui font pas oublier "les bandes de peinture au sol" qui délimitent des couloirs vélo sur la chaussée, avec lesquels elle ne se sent "pas en sécurité". "Il faut absolument qu'on soit sur des pistes sécurisées, il faut continuer les aménagements, c'est indispensable", martèle-t-elle.
Des aménagements nécessaires car "la population de cyclistes [...] grandit", constate Yann Pierens, de Dammo. "Est-ce qu'il y a des accidents mortels régulièrement ? Non, et heureusement", ajoute-t-il. Mais c'est justement pour les éviter qu'il est, selon lui, "grand temps d'avoir plus d'infrastructures protégées, comme on le réclame au travers de réunions avec les élus".
Après ce rassemblement à Saint-Denis-en-Val, les cyclistes présents ont formé un cortège. Direction : un autre vélo blanc à Fleury-les-Aubrais, où un homme de 45 ans était mort en juin, lui aussi percuté par un automobiliste.