Diplômé du conservatoire du cinéma français de Paris, Malik Nejmi est photographe et créateur de vidéos. Différents supports et variations de l’art se côtoient sur ses voies d’expression pour appréhender la migration, la transmission et l’identité.
Dans la collection Atelier 205, à voir en intégralité sur France.tv, consacrée aux artistes et à leur territoire, l’habillage graphique du film de Philippe Gasnier nous invite à retenir le numéro 45, département du Loiret où réside Malik Nejmi. Une addition de numéros de département sous forme de puzzle virtuel qui décode le nom de cette collection et esquisse, au fil de ces portraits, la richesse artistique de notre Région Centre-Val de Loire. Huit artistes, huit univers dont la renommée traverse les frontières de l’hexagone.
Des racines et des graines
Malik Nejmi est né à Orléans où il a fondé sa vie familiale et professionnelle. Membre fondateur de la structure images du Pôle photographie et cinéma, il est devenu objecteur au musée avant de prolonger plus intensément son regard dans l’objectif.
Malik Nejmi est d’origine franco-marocaine. Ce petit trait d’union qui relie franco à Marocaine est à la source de sa quête et de ses créations. Un trait d’union comme un pont invisible entre ses origines, un lien qui divise et unit à la fois son histoire familiale. Un entre-deux rive entre le passé silencieux de son père, la distance imposée par sa famille au Maroc et le quotidien de ses enfants nés en France.
" Tout l’enjeu de ce travail, c’est effectivement, le fils qui va au Maroc pour aller faire des images pour le père qui ne veut pas y revenir."
Malik Nejmi
Pour ne pas laisser s’évaporer l’histoire des siens, Malik Nejmi va chercher au Maroc, des images, des objets de feu sa grand-mère Aïcha et des graines. Des souvenirs qu’il rapporte en France pour les partager, les transmettre aux absents du voyage qui pourront, si bon leur semble, intimement, se les approprier.
Artiste funambule, il tente de tisser un fil entre les générations.
L’appel du large
Sous les traits de crayon d’Abdelkader Benchamma et le travail sonore de Mathieu Gaborit, la photographie se prolonge. Les personnages sortent du cadre pour un ailleurs. Un rêve d’occident et de mouvement symbolisé par cette vague humaine qui déferle sur l’horizon, accompagné par le récit d’Imade, un jeune villageois chichahoua qui veut échapper à son destin.
Un besoin d’évasion partagé par Malik Nejmi profondément marqué par le climat politique autour des sans-papiers, de l’immigration et de sa propre histoire, une respiration indispensable pour aller à la rencontre de l’autre, à la rencontre de soi. Un déclic qui l'oriente vers l'Afrique noire, au Benin.
L’intime et l’universel
Tout est lié. Dans sa vie, dans son travail d’artiste, Malik Nejmi va bien au-delà de son objectif personnel pour poser un regard plus large sur l’immigration.
Pendant le Pii Mai, le nouvel an laotien, les jeunes filles s’approprient les costumes des parents arrivés dans les années 70, pour participer à l’élection de la nouvelle déesse.
Une tradition qui s’apparente à un autre pays, à d’autres origines, à d'autres traits d'union.
Un film de Philippe Gasnier et Olivier Daunizeau de la collection "Atelier 205", initiée et dirigée par Christophe Camoirano et Philippe Gasnier en collaboration avec Oliver Daunizeau. Produit par Girelle Production et Bip TV, avec les soutiens du Centre du cinéma et de l'image animée - FSA.
► La collection Atelier 205 est à voir en intégralité sur France.tv