Lors des réquisitions le 7 décembre, le parquet a estimé que la culpabilité d'Air France et Airbus est "impossible à démontrer", provoquant la colère et les huées des parties civiles.
La déception est énorme pour les familles des victimes. Le 7 décembre, le parquet du tribunal de Paris n'a demandé aucune condamnation contre Airbus et Air France, estimant la culpabilité des deux entreprises, jugées pour homicides involontaires après le crash du vol Rio-Paris, "impossible à démontrer".
Le réquisitoire a provoqué la colère des parties civiles. Dans la salle d'audience, certains se sont levés en criant "mensonge" ou "honte", raconte la journaliste de France Info, présente sur place. Pour Sébastien Busy, avocat de l'association des familles de victime, cette décision est "totalement incompréhensible"
Danièle Lamy, habitante de Fleury-les-Aubrais et présidente de l'association Entraide et Solidarité AF447, qui a elle-même perdue un fils dans l'accident, confiait son espoir d'obtenir enfin des réponses : "Pourquoi Airbus n’a pas changé les sondes Pitot [qui ont gelé peu avant le crash, ndlr] alors qu’ils savaient qu’il pouvait y avoir un danger ?" s’interrogeait-elle sur France 3 Centre-Val de Loire en octobre dernier. Une question qui reste encore sans réponse aujourd'hui.
"Notre devoir en tant que ministère public, c'est de nous référer [...] à la loi, sans qu'elle puisse être infléchie par les attentes de l'une ou l'autre des parties, fussent-elles ressenties comme légitimes.", a déclaré de son côté le procureur de la République dans sa conclusion.
"On nous l'a fait à l'envers"
"Ce procureur était le porte-voix d'Airbus et Air France à l'audience", a immédiatement réagi Alain Jakubowicz, l'avocat des parties civiles au procès. "Le parquet s'est déshonoré aujourd'hui [...] Ce procureur n'a pas requis. Tous ses exemples, c'était ceux d'Air France, c'était ceux d'Airbus, ce n'était que les éléments à décharge, jamais les éléments à charge. On nous l'a fait à l'envers", a-t-il vivement critiqué.
Pour les familles des victimes, il faudra désormais patienter plusieurs mois avant que les magistrats rendent leur jugement le 17 avril 2023, après une longue décennie d'instruction.