Orléans : bras de fer entre l'association AIDAPHI et ses salariés

Les salariés de l'AIDAPHI, une association d'aide aux personnes démunies, occupent les locaux de leur employeur à Saint-Jean de Braye (Loiret) depuis ce matin. Six mois après le suicide d'un résident, ils dénoncent des conditions de travail difficile et le manque de dialogue de la direction

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Un parfum de révolte flotte sur le siège de l'AIDAPHI, dans la banlieue orléanaise. Dès 10h du matin, les salariés de l'association, fondée pour venir en aide aux personnes handicapées et démunies, se sont réunies sur le parking. En début d'après-midi, ils ont même forcé l'entrée du bâtiment afin d'obliger la direction à les rencontrer. En vain.

L'association AIDAPHI assure la gestion, l’animation et la coordination d'une soixantaine d'établissements et services, dans les départements du Cher, de l'Eure-et-Loir, de l'Indre, du Loir-et-Cher et du Loiret. Axée sur l'hébergement, le soin et la réinsertion, ce n'est pourtant pas la première fois qu'elle doit faire face à la grogne de ses salariés.

Souffrance, suicides et licenciements

Voilà six mois que la colère gronde parmi ces psychologues, éducateurs spécialisés et autres travailleurs sociaux. Six mois depuis le licenciement de deux salariées en septembre 2018, suite au suicide d'un résident suivi par l'association. Des salariées qui se trouvaient en arrêt maladie au moment des faits. Une première manifestation avait déjà eu lieu pour dénoncer un "climat délétère" entre la direction et les salariés.

Jointe par téléphone, Virginie Hefka, éducatrice spécialisée et déléguée syndicale Sud Santé Sociaux, a confirmé l'occupation des lieux par les salariés en colère. "Nous sommes face à des situations de souffrance au travail, avec pour conséquences des personnes qui rompent leur contrat ou se mettent en maladie pour de longues durées", explique-t-elle à France 3. "Nos salariés sont sans cesse entravés dans leurs fonctions". Une souffrance qu'elle met en parallèle avec une direction générale qui communique de façon autoritaire, voire dégradante. En décembre 2017, le CMPP de Blois avait déjà été endeuillé par le suicide d'un psychologue salarié.

La direction ne cède pas

Après plusieurs mois d'un climat social pesant, et face au refus de la direction générale de les rencontrer, les salariés ont donc décidé de prendre les devants et de forcer la main des décisionnaires. En milieu d'après-midi, ceux-ci n'acceptaient de recevoir qu'une délégation de trois salariés, une condition refusée par les manifestants.

Contactée par France 3, la direction de l'AIDAPHI n'a pas souhaité commenter la manifestation.
 
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