À compter du 15 mai, les petits travaux de rénovation sont à nouveau éligibles à Ma PrimeRénov’. Les artisans s’en félicitent après un premier trimestre très préoccupant pour leurs carnets de commandes.
"Le téléphone ne sonnait plus". Les artisans du bâtiment de la région ont connu un 1er trimestre 2024 difficile. Le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) Centre-Val de Loire, François Pigeon, le confirme : "En février, nous avions un carnet de commandes avec deux mois d’activité d’avance, au lieu de six mois auparavant. Pour les entreprises qui emploient plusieurs salariés, la situation est critique". En cause, les nouvelles dispositions adoptées en janvier pour obtenir les aides de Ma Prime Rénov' qui ne bénéficiaient plus qu'aux projets de rénovations ambitieux. Un véritable manque à gagner pour les entrepreneurs.
Un futur regain d'activité ?
La décision prise par l’Etat fin mars d’accorder à nouveau des aides financières pour les travaux légers de rénovation apporte une bouffée d’air aux artisans abonde le président de la CAPEB Centre-Val de Loire. "C’était l’une de nos principales revendications. Les particuliers vont pouvoir envisager un mono-geste, l’isolation d’un plafond, le changement d’une chaudière, sans devoir proposer un projet global de rénovation", explique ainsi François Pigeon.
En Centre-Val de Loire, 2 000 entreprises estampillées REG (Reconnue Garante de l’Environnement) sur les 20 000 enregistrées à la CAPEB pourraient ainsi connaître un regain d’activité, alors que près de 17% des logements de la région sont considérés comme des passoires thermiques, selon la start-up Heero, spécialisée dans la rénovation énergétique des bâtiments.
Simplifier l'accès au label REG
Si certains artisans ne sont pas concernés par la rénovation (la maçonnerie, la menuiserie) d’autres ont renoncé à obtenir le label RGE qui est un préalable pour réaliser les chantiers de Ma Prime Rénov'. Faute de temps. Il faut compter deux à trois jours pour monter le dossier administratif selon François Pigeon. La simplification des procédures, c’est l’une des autres revendications portées par la CAPEB. Et sur ce point, il semble qu’elle ait été entendue. Les modalités d'accès et de renouvellement du RGE vont être plus simples. Un devis type pour les rénovations aidées sera proposé.
Dans le Loir-et-Cher, François Pigeon exerce toujours son activité de maître menuisier. Il se félicite de ces avancées, mais il ne fera pas, pour sa part, de demande de REG. "Sur les chantiers de renouvellement d’huisseries, pour chaque fenêtre posée, nous devons fournir une photo du chantier avant, pendant, après. Ce n’est pas dans nos attributions", indique l’artisan qui aimerait que la relation de confiance avec l’Etat soit, elle aussi, simplifiée.