#OnVousRépond : avec la campagne de vaccination qui avance, quand vais-je retrouver la vie normale ?

France 3 lance #OnVousRépond, une rubrique dédiée à vos questions sur la pandémie de covid-19 et les restrictions en vigueur. Pour ce premier volet en Centre-Val de Loire, nous nous sommes penchés sur une question qui nous intéresse tous : à quand le retour à la "vie normale" ?

C'était il y a plus d'un an, et cela nous semble à tous une éternité. Quand pourrons-nous retourner boire un café en terrasse, fêter un mariage avec nos proches, enlever ce masque qui nous gratte le nez ? Le 31 mars, Emmanuel Macron annonçait l'accélération de la campagne de vaccination. "Grâce à la vaccination, la sortie de crise se dessine enfin" estimait le président de la République. Mais est-ce vraiment le cas ? Vous aviez de nombreuses questions, nous avons essayé d'y répondre.

Quel est le calendrier de vaccination prévu par le gouvernement ?

Le calendrier vaccinal annoncé par le gouvernement constiste à donner progressivement le feu vert à différentes catégories de population. Jusque-là réservée aux plus de 75 ans, hors comorbidités et personnels de santé, la vaccination s'étend :

  • à tous les plus de 70 ans, depuis le 31 mars
  • à tous les plus de 60 ans, à partir du 16 avril
  • à tous les plus de 50 ans, à partir du 15 mai
  • aux 18-49 ans à partir de mi-juin
  • aucune précision apportée pour les moins de 18 ans

En réalité, ce premier calendrier a déjà été amendé. Dans le Journal du Dimanche, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que la vaccination de tous "les plus de 55 ans" débuterait dès ce lundi 12 avril. L'ouverture de 100 à 200 "méga-centres" de vaccination, ou vaccinodromes, s'est peu à peu mise en place depuis le début du mois. En Centre-Val de Loire, ceux de Olivet, Saint-Avertin, Saint-Cyr et Blois sont d'ores et déjà opérationnels, selon l'ARS.

Toujours dans le but d'accélerer la cadence, de plus en plus de professionnels ont été autorisés à prescrire et/ou vacciner contre le covid-19. Au 30 mars 2021 :

Peuvent prescrire et administrer mon vaccin :

Peuvent me vacciner :

  • Etudiants en santé
  • Manipulateurs radio et techniciens de laboratoire (en présence d'un médecin et sous condition de formation)
  • Vétérinaires (en présence d'un médecin et sous condition de formation)
  • Sapeurs-pompiers (en présence d'un médecin et sous condition de formation)

Certains centres, comme celui d'Olivet, recevront même l'aide logistique et administrative de l'armée, comme annoncé par la ministre Florence Parly. La production partielle de vaccins sur le sol français a également commencé, lancé par une usine d'Eure-et-Loir. Le but de cette course à la vaccination, c'est la recherche de l'immunité collective.

Qu'est-ce que l'immunité collective ?

"L'immunité collective, dans le cas du covid, c'est l'association des personnes qui sont immunisées naturellement et les patients immunisés par la voie du vaccin. Pour qu'elle soit pleinement efficace, on estime que 70% minimum de la population doit être immunisée, avec des anticorps actifs" explique le Dr Thierry Prazuck, chef du service maladies infectieuses du CHR d'Orléans. Cette immunité collective fait baisser, par conséquence, le taux de circulation du virus.

La stratégie d'une immunisation naturelle, en misant sur la propagation du virus et la responsabilisation de la population, est une option qui a d'emblée été balayée par le gouvernement. Pour le Dr Prazuck, elle est complètement inacceptable. "

Dès qu'on commence à faire n'importe quoi, on a un afflux de patients qui arrive. Les gens ont fait Pâques comme des "sagouins" si je puis dire, et hier (11 avril), il nous restait 0 places covid en réa. Si un nouveau patient était arrivé avec le besoin d'être intubé, il serait mort

tempête le praticien.

"Si c'est que les gens veulent, c'est un choix de société : les gens crèvent. Les personnes qui disent ça, comme ceux qui manifestent contre les masques, ne sont pas à l'hôpital" poursuit-il.

La Suède avait privilégié cette stratégie au début de la pandémie avant de revenir sur des mesures restrictives. "Je pense que nous avons échoué. Nous avons un grand nombre de morts et c'est terrible" a gravement constaté le roi Charles XVI Gustave, dans une interview fin 2020.

Le 21 mars, Thierry Breton, membre de la Commission Européenne annonçait l'objectif d'atteindre l'immunité collective en juillet 2021.

A-t-on assez de vaccins pour atteindre cette immunité collective ?

Difficile de répondre catégoriquement à cette question, mais la tendance serait plutôt au "non", malgré l'enthousiasme de notre commissaire européen. Lors d'une interview sur TF1, Thierry Breton a rappelé "qu'entre le mois de mars et le mois de juin, on va livrer entre 300 et 350 millions de doses de vaccin". Problème, l'Union Européenne compte aujourd'hui quelque 456 millions d'habitants, et il faut deux injections pour un vaccin efficace.

Les livraisons de vaccins en France sont aussi une donnée mouvante et incertaine. "Pour savoir si on va obtenir cette immunité collective d'ici l'été, il faudrait pouvoir lire dans une boule de cristal, estime le Dr Prazuck. On a les moyens de vacciner, mais on n'a pas les doses." Le 9 avril, AstraZeneca a par exemple annoncé avoir pris du retard sur la moitié de ses livraisons à travers l'Union Européenne.

A la date du 12 avril, 403 148 habitants du Centre-Val de Loire ont reçu une première dose de vaccin, soit 15% de la population. Environ 6% de la population est considérée comme vaccinée, avec deux injections reçues. L'augmentation est très nette : entre le 10 mars et le 12 avril, 286 179 doses de vaccins ont été administrées dans notre région.

Pour autant, le gouvernement ne donne aucun objectif précis à réaliser quant au nombre de personnes vaccinées. "Non, l'essentiel, c'est d'en faire le maximum possible et surtout d'utiliser l'ensemble des doses, détaille Christophe Lugnot, de l'ARS Centre-Val de Loire. Pfizer, par exemple, a augmenté petit à petit le nombre de doses dans ses flacons. Après, est-ce que tous les 60 ans seront vaccinés fin avril, début mai, mi-mai, je ne sais pas vous dire."

Les variants du virus vont-ils compliquer les choses ?

Pour le spécialiste Thierry Prazuck, les variants du virus viennent brouiller les lignes chez ceux censés avoir été contaminés puis immunisés par le covid-19. "Le bémol, c'est l'efficacité des anticorps naturels, au-delà de 9 mois. Ce que l'on a montré dans la publication qu'on a fait dans Nature Medicine, c'est que les personnes qui ont eu un covid il y a 9 mois ont des anticorps efficace sur le covid classique et le variant anglais, mais 40% d'entre eux ont perdu leur immunité vis-à-vis du variant sud-africain, qui représente aujourd'hui seulement 4%."

Dans l'incertitude vis-à-vis du développement de ces variants, il est clair pour le Dr Prazuck que "les personnes ayant eu le covid doivent être intégrées à la vaccination, avec une dose. Il n'y a pas urgence extrême, mais il le faudra." Une seule dose serait nécessaire dans ces cas de figure.

Vais-je tout de même retrouver quelques libertés ?

On l'a compris, le retour à la vie sans masque est encore perdu dans l'horizon. Mais cela n'exclut pas des améliorations progressives. Nous avons privilégié un cas pratique à partir de l'une de vos questions : celui des vistes à vos proches résidant en EHPAD, qui ont été les premiers vaccinés.

"Plus on aura de personnes vaccinées, plus elles pourront retrouver une vie normale, des grands-parents qui vont voir leurs petits-enfants, soutien Christophe Lugnot de l'ARS. Il y a encore bien sûr des règles à respecter, le port du masque par exemple, ne serait-ce que pour les personnels qui y travaillent. Les familles le savent : ce n'est pas parce que votre aïeul est vacciné qu'il faut cesser de faire attention."

Pour autant, les consignes vont dans le sens d'un assouplissement et les EHPAD, selon les cas de figure, peuvent envisager l'accueil du public.

 

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