Le procès des attentats du 13 novembre 2015 débute mercredi 8 septembre. Sylvie et Erick Pétard, du Loir-et-Cher ont perdu leurs deux filles ce vendredi-là. Ils n'ont pas souhaité se porter partie civile, mais ils témoignent dans le livre "Attentats du Bataclan : l’espérance qui nous fait vivre"
Mercredi 8 septembre, s'ouvre le procès très attendu des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Revendiqués par l’organisation terroriste État Islamique, les terroristes avaient fait 130 victimes dans les rues, aux terrasses des bars, au Bataclan et au Stade de France. La cour d’assises spéciale, placée sous haute sécurité se tiendra dans l’ancien palais de justice de Paris. Sur ces bancs, les 1.800 parties civiles et les 330 avocats vont se relayer. Vingt accusés dont Salah Abdeslam vont comparaître pour répondre de ces attentats sanglants.
Sylvie et Erick Pétard ont perdu leurs deux filles ce soir-là
Parmi les sept victimes originaires de la région Centre-Val de Loire, se trouvaient Marion et Anna Pétard, 27 ans et 24 ans, les deux filles de Sylvie et Erick Pétard, un couple de boucher de Chailles dans le Loir-et-Cher près de Blois. Leur vie a basculé ce 13 novembre 2015. Les deux jeunes femmes ont été tuées sur la terrasse du Petit Cambodge, dans le Xe arrondissement de Paris.
Six ans après, Sylvie et Erick témoignent aujourd’hui dans un livre au titre évocateur "Attentats du Bataclan : l’espérance qui nous fait vivre" (éditions Artège). Ils racontent les heures terribles qui ont suivi la nouvelle et les jours d'après, exprimant par le biais de l'écriture leur tristesse inconsolable.
"La souffrance est toujours là", explique Sylvie à nos journalistes. "Même si elle est apaisée grâce à notre foi et à nos prières, elle sera toujours là".
De ce procès, Sylvie et Erick n'attendent rien. D'ailleurs, ils ne se sont pas portés partie civile. Ils ne se sentent pas encore prêts à pardonner et les propos d'Erick, le père, restent virulents à l'égard des accusés :
On s'en fout de ces gens-là. Ça ne ramènera pas nos filles.
La mère tempère : " On se met à l'écart de toute cette agitation, parce que ça ne nous apporte rien. Ça nous fera plus de mal que de bien. On ne regardera pas le procès".
D'autres victimes
- Marion Jouanneau, 24 ans, originaire de Chartres en Eure-et-Loir, était au Bataclan le 13 novembre 2015.
- Djamila Houd, 41 ans, originaire de Dreux en Eure-et-Loir, a perdu la vie à la terrasse de La Belle Equipe, le restaurant que tenait son mari dans le XIe arrondissement.
- Romain Didier, 32 ans, Sancerrois originaire de Sury-en-Vaux dans le Cher, a été tué à La Belle Equipe, avec sa petite amie Lamia Mondeguer.
- Christophe Mutez, 41 ans, dont les parents résident à Trainou (Loiret), a perdu la vie au Bataclan.
Rappel des faits
Le 13 novembre 2015, la France connaît l'un des attentats les plus meurtriers de son histoire. Aux alentours de 21h00, une première attaque à lieu aux abords du stade de France, ou se joue un match de football entre la France et l'Allemagne, en présence du président de la République François Hollande. Trois terroristes se font exploser. Quasiment de manière simultanée, d'autres attaques se déroulent dans plusieurs rues de l'est parisien. Trois individus mitraillent des terrasses de cafés et de restaurants. Au Bataclan, 1.500 personnes assistent au concert du groupe de rock Eagles of Death Metal. Les terroristes ouvrent le feu sur le public. Le bilan officiel fait état de 130 victimes, dont sept originaires de notre région.
Le verdict est attendu à la fin du mois de mai 2022.