Pendant les trois prochains mois les 22000 exploitants agricoles du Centre-Val de Loire vont devoir répondre à un questionnaire très complet. Il s’agit du recensement agricole, effectué tous les 10 ans dans toute l’Union Européenne et qui sert à élaborer la politique agricole commune.
Dans l'un des hangars de leur exploitation Hugo Pobelle et Elodie Lavy sont penchés sur leur ordinateur portable. Ce couple de trentenaire a choisi un moment de calme pour remplir le questionnaire du recensement agricole 2020, le tout premier de leur jeune carrière en agriculture. Tous deux sont issus du secteur santé, mais ont quitté la profession infirmière, "stressante et manquant de reconnaissance", pour se lancer dans la gestion d'une ferme, labellisée bio, où domine la production de légumes commercialisés en circuit court.
Ils font partie des 18 000 exploitations, sur un total de 22000, à découvrir le nouveau système de recueil des données du recensement agricole.
Jusqu'à présent et tous les 10 ans, des enquêteurs, formés par le Ministère de l'Agriculture, via les DRAAF ( Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt), rendaient visite à tous les exploitants de France pour les intégrer à une base de donnée nationale et européenne.
La nouveauté du recencement agricole 2020
C'est la nécéssité pour plus de 80% des agriculteurs d'effectuer leur déclaration (obligatoire dans toute l'Union Européenne sous peine d'amende) en solo face à la plateforme numérique créée pour cette opération.
Le travail a été, en partie, préparé puisque les déclarations PAC annuelles ( la photographie de l'exploitation et de ses productions pour ouvrir les droits aux subventions de la Politique Agricole Commune) sont déjà intégrées au dossier numérique à remplir.
Il faut donc vérifier l'exactitude des données PAC et répondre à une série de questions précises sur plusieurs thématiques :
- structure de l'exploitation
- productions animales et végétales
- main d'oeuvre
- diversification
- signe de qualité
- circuits de commercialisation
- devenir de l'exploitation
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Hugo et Elodie y auront consacré une heure de leur précieux temps :
Notre spécificité de petite structure en polyculture-élevage n'est pas le modèle le plus aidé par la PAC. Il faut justement que le recensement serve à faire comprendre aux décideurs qu'on existe et que nous commençons à être nombreux dans ce type d'agriculture. A force de faire remonter l'information on finira par être mieux pris en considération
4000 exploitations enquêtées en présentiel
Parallèlement à la collecte, très majoritaire, en autodéclaration, 4000 exploitant(e)s du Centre-Val de Loire vont reçevoir, comme par le passé, la visite d'un enquêteur ou d'une enquêtrice mandaté(e) par le Ministère de l'Agriculture.Pour toute la région Centre-Val de Loire, 54 personnes ont été formées au recueil des données et à la compréhension du large éventail de situations possibles. La très grande majorité d'entre-elles est d'ailleurs liée au secteur agricole, agriculteurs retraités, conjoints, salariés agricoles. Leur rôle est essentiel car le questionnaire présenté est plus précis que celui proposé en ligne aux autodéclarants.
Cet échantillon de la population agricole, environ 15%, est interrogé de façon quasi exhaustive sur la totalité de sa pratique professionnelle, tout particulièrement sur la gestion environnementale de l'exploitation (pesticides, irrigation, énergie).
Ce recensement agricole 2020 doit être achevé en février 2021. Commnencera alors un travail de vérification, suivi d'une phase de publications sur les sites de la DRAAF-Centre ou du Ministère de l'Agriculture ( données "Agreste") dès l'automne 2021.
