En attendant la grève générale et nationale du mardi 17 décembre, ils ont décidé de protester une nouvelle fois contre le projet de réforme des retraites.
500 personnes ont manifesté à La Châtre dans l'Indre, 200 personnes étaient à nouveau dans les rues d'Orléans, ou encore 1000 personnes ont défilé à Tours (chiffres source syndicale). C'est beaucoup moins qu'il y a une semaine. "C’est difficile [de faire venir du monde] avec la fréquence rapprochée des manifestations, mais mardi on aura beaucoup de monde," explique Stéphane Déplobin, secrétaire général de la CGT 37.
Un face-à-face à distance entre la police et les manifestants à Tours
Le cortège principal, avec entre autres la CGT, FO, FSU, Solidaires, des antifascistes, des étudiants et des partis politiques de la gauche, se tenait à distance d’un groupe de gilets jaunes.Une distance ressentie notamment lorsque le cortège est passé près du commissariat, visible depuis le boulevard Béranger. De retour à la place Jean Jaurès, le point de départ à 14 h, les gilets jaunes ont appelé à poursuivre la manifestation et ont avancé boulevard Heurteloup, suivis par Solidaires notamment.
Une partie du cortège, avec des gilets jaunes et Solidaires notamment, décide de continuer la manifestation boulevard Heurteloup #Tours @F3Centre pic.twitter.com/CQ51ERXbpO
— Charles Lemercier (@ch_lemercier) December 14, 2019
Une dizaine de policiers stationnés devant l’entrée de l’autoroute au bout du boulevard, ont formé un mur. Les manifestants ont hésité : certains ont voulu former une barricade en jetant des poubelles, d’autres, majoritaires, ont eu le mot de la fin pour que le groupe poursuivre sa marche dans une rue adjacente.
Les policiers ont avancé avant de se replier et de reprendre leur véhicule. Le jeu du chat et de la souris n’a pas duré longtemps. Les manifestants se sont éparpillés dans le quartier de la gare. Il n’y a pas eu d’affrontements.
On ne lâche pas le morceau. On ira jusqu’au bout ! Il n’y a pas que la réforme. Tout un tas de choses ne vont pas, c’est la répartition des richesses qu’il faut revoir.
nous confie un syndicaliste de la CGT.
Évacuation du cinéma à Orléans à cause des manifestants
La cible des manifestants orléanais ce samedi, l'enseigne Starbucks qui se trouve dans le cinéma Pathé. Une trentaine de manifestants ont investi le café en criant "Starbucks, paye tes impôts et augmente les salariés !". Suite à cette intrusion, le cinéma a dû être évacué dans une situation particulièrement confuse comme le rapportent nos confrères de la République du Centre et France Bleu Orléans.
Au 10e jour de grève, passe d'armes gouvernement-syndicats sur Noël
Pas de répit dans la grève des transports ce weekend et des manifestations dans certaines villes en France : le gouvernement craint désormais que le mouvement social contre sa réforme des retraites n'hypothèque les fêtes de fin d'année. Vendredi, dans une réunion organisée en urgence à Matignon, le Premier ministre Édouard Philippe a demandé au patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou de préparer un "plan de transport" précisant quels trains seraient maintenus. Ce dernier avait appelé un peu plus tôt les cheminots, en grève illimitée depuis le 5 décembre, à "faire une pause" pendant les fêtes. Mais il s'était aussitôt attiré les foudres des responsables syndicaux.
"Si le gouvernement veut que le conflit cesse avant les fêtes, il a toute la semaine prochaine pour prendre la décision de bon sens qui s'impose : le retrait de la réforme par points", a réagi auprès de l'AFP Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF.
"La situation peut s'arranger très rapidement. Mais pour que les trains roulent, il faut un message positif du gouvernement", a estimé de son côté sur franceinfo Roger Dillenseger (Unsa ferroviaire), critiquant au passage un exécutif qui "joue sur la corde sensible".
Le Premier ministre a convié jeudi soir les syndicats les plus réformistes à des discussions à Matignon, "le plus tôt possible la semaine prochaine". Jusqu'à présent, rien n'a filtré de la réponse des dits-syndicats ni de la date où sera organisée cette concertation.
L'âge pivot à 64 ans pour la retraite est "négociable", "notre porte est ouverte", a affirmé samedi la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, Agnès Pannier-Runacher.
Vendredi, Édouard Philippe a assuré qu'il n'avait "absolument pas peur" de mener cette réforme.