Réforme territoriale : les économies de gestion "pas au rendez-vous", le Centre-Val de Loire parmi les mauvais élèves

La Cour des comptes vient de publier son rapport annuel sur les finances locales. Cette fois encore, elle a trouvé matière à faire des reproches. La fusion des régions n'a pas apporté les économies de gestion espérées. 

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En 2016, la réforme territoriale a fait passer le nombre de régions métropolitaines de vingt-deux à treize, mais n'a pas permis de dégager les économies escomptées. Pis, cette réforme territoriale a produit "peu de gains d'efficience", selon le rapport de la Cour des comptes publié il y a quelques jours.

La fusion des régions a occasionné dans un premier temps des surcoûts importants (...). De fait, trois ans après la mise en oeuvre de la réforme, les économies de gestion annoncées ne sont pas encore au rendez-vous,

pointe l'institution. "Les résultats attendus ne sont pas là", a commenté Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes, lors d'une conférence de presse, mais "il y a des marges en matière d'organisation et de gestion". "En matière de développement économique, la rationalisation des dispositifs d'intervention est inaboutie", ajoute le rapport.

Carte par régions © A. Bettiga



Le Centre-Val de Loire parmi les mauvais élèves, François Bonneau s'explique


Seules trois régions ont réduit leurs dépenses de fonctionnement -à périmètre constant- par rapport à 2015: Auvergne-Rhône Alpes (-12,9%), Ile-de-France (-8,1%) et Hauts-de-France (-2,3%). Toutes les autres les ont augmentées, le Centre-Val de Loire avec +16% et l'Occitanie +11,7% font parties des mauvais élèves.  Pour cette dernière, la hausse s'explique largement par la prise en compte dans son budget de fonctionnement du fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), en forte augmentation en 2017, précise la Cour.
 
La hause des dépenses de la région Centre-Val de Loire représente concrètement une hausse de 109,8 millions d'euros. Une hausse que n'a pas manqué de relever Olivier Geffroy, le Président de la Fédération Les Républicains du Loiret, sur son compte Twitter. 

Contacté par téléphone, le président de la région a réagit au rapport de la Cour des comptes. En préambule, François Bonneau, s'étonne de la présence de la Région Centre Val de Loire dans un classement des régions fusionnées : "Je suis surpris que la Région soit prise comme exemple des fusions (de régions). Peut-être que depuis Paris certain imaginent-ils que le passage de Centre à Centre Val de Loire correspond à une fusion entre la Région Centre et la Région Val de Loire. Je me suis posé la question" a-t-il ironisé. 
François Bonneau a ensuite tenu à partager les ratios budgetaires qui, selon lui, caractérisent la gestion de la Région Centre Val de Loire.

- Dépenses par habitant 125 euros (moyenne nationale idem)
- Dettes par habitant 281 euros (moyenne 410)
- Dépenses de personnel par habitant 14,1 euros (moyenne 18,8)

Ces 16% , c'est 109 millions d'euros, dedans il y a l'arrivée de 5 lignes ferroviaires (+49 Millions d'euros) dans la compétence transport de la Région Centre Val de Loire,  le soutient à l'économie (+20 millions d'euros) et la montée en puissance du budget consacré à la Formation (+7 millions d'euros).

Le président de l'exécutif régional persiste et signe : "Oui, ce sont des dépenses absolument nécessaires pour notre région, dans un budget bien géré."
Et François Bonneau de s'agacer sur le papier des confrères du Parisien cité dans le tweet d'Olivier Geffroy: "Le papier est très mal documenté, les 109 millions d'euros sont jetés en opprobre, d'une manière infondés, non documentés et très partial". 
Le chef de file de la majorité régionale a profité de notre entretient pour ré-affirmer son "aversion pour l'idéologie néo-libérale et son obsession des chiffres de la dépense publique".
"Je pense que notre Région a besoin de lien social, l'action publique est faite pour ça, a-t-il expliqué.

On ne peut pas évaluer la performance d'une société simplement au niveau de sa dépense publique. 

Pour moi, baisser la dépense publique conduit directement à plus d'exclusion, plus de marginalisation, à des familles reléguées et des jeunes en difficultés. Aura-t-on gagné, même au niveau économique ? Je ne le crois pas. On a besoin de l'action publique pour aborder les mutations en cours. Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé il y a quelques mois sur nos ronds-points. Il ne faut pas discréditer l'action publique avec des chiffres mal documentés", a-t-il conclu. 

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