Du 15 au 17 mars 2018, le CFA de Blois accueillera l'Olympiade régionale des métiers du bâtiment. Les meilleurs apprentis de la région vont s'affronter pour viser la sélection nationale. A quoi servent ces concours? Rencontre avec deux jeunes apprentis du CFA de Blois qui visent l'excellence.
Les concours me permettent de progresser dans mon métier de zingueur-ornemaniste. Pour l'Olympiade régionale il faut se préparer des mois avant,
Nolan Poirrier a 21 ans et a reçu six médailles d'or en 2017 dans sa spécialité : zinguerie et ornement. Pour lui, l'Olympiade des métiers, c'est le plus difficile. On a 13 h pour réaliser une oeuvre avec des consignes très précises. C'est la porte vers le titre national puis la sélection au niveau mondial.
Nolan est un perfectionniste et un créatif. Quand il a du zinc entre les doigts, plus rien ne compte. J'aime ce métier parce qu'on travaille à l'extérieur mais aussi parce qu'il y a de la géométrie, des calculs et de la précision.
Le jeune homme est entré à 15 ans chez Martineau et fils, couvreur -zingueur depuis quatre générations à Saint Paterne-Racan en Indre et Loire.
Pascal Martineau a engagé 83 apprentis en 30 ans. Parmi eux, 43 meilleurs apprentis de France. Je ne prends que le haut du panier, que des jeunes hypermotivés car c'est un métier difficile.
Le chef d'entreprise prend la formation de ses apprentis très au sérieux. Il leur fait passer quatre CAP, un par spécialité. Après chaque CAP, il leur passer le concours de meilleur apprenti de France. Quand ils sont prêts, c'est l'Olympiade. L'apprentissage peut durer dix ans.
Le goût du travail parfait
Simon Boucher a 17 ans. Il se rend au CFA de Blois une semaine par mois. En ce moment, il y prépare l'Olympiade. Le sujet de cette année : le mur de briques. Il va passer des heures à répéter les gestes les plus précis possible.
Pour le jury, chaque millimètre compte, explique Simon, qui jongle entre sourire et extrême concentration. Mon frère était électricien. Je voulais aussi faire un métier manuel. La maçonnerie m'a semblé naturel. Mes professeurs de collège n'ont pas compris parce que j'avais des bonnes notes.
Simon et ses parents ont du insister pour que l'adolescent entre en apprentissage au CFA bâtiment. On ne nous envoie que des élèves en échec scolaire. Les lycées ne répondent pas à mes courriers. Les lycéens ne connaissent pas notre filière. Pourtant beaucoup de nos élèves deviennent ensuite chefs d’entreprise, chefs de projets. Loin de l’échec, raconte Christophe Delmur, directeur du CFA bâtiment de Blois. Nos filières sont des filières d'excellence.
Le CFA en quête d'apprentis
Le CFA Bâtiment de Blois compte 485 élèves. Il pourrait en accueillir 900.
En 2012, le CFA comptait 700 jeunes. Ces quatre dernières années, le nombre d’apprentis n’a fait que baisser. Il commence à se stabiliser cette année.
Cinq CFA Bâtiment en région Centre-Val de Loire vont présenter des candidats dans le cadre de l’Olympiade régionale qui se déroulera à Blois les 15, 16 et 17 mars prochains.
L’Olympiade des métiers (réservée aux moins de 23 ans) se déroule au niveau régional, puis national. Et tous les deux ans, les meilleurs participent à la Worldskills compétition.
Reportage de Marine Rondonnier et Sanaa Hasnaoui :
Les intervenants :
-Nolan Poirrier, apprenti zingueur ormaniste
- Pascal Martineau, chef d'entreprise couvreur-zingueur
- Simon Boucher, apprenti maçon
- Denis Dardeau, chef d'entreprise maçon
- Christophe Delmur, directeur du CFA bâtiment de Blois