Lors d'une interview accordée à nos confrères du Figaro, Emmanuel Macron a annoncé 2 000 policiers et gendarmes de plus, répartis sur tout le territoire. Objectif : 10 000 renforts supplémentaires avant la fin du quinquennat. A ce jour, combien sont prévus en Centre-Val de Loire ?
"Mettre du bleu dans les rues" : c'est la volonté qu'a exprimé le Président de la République dans son interview accordée à nos confrères du Figaro ce dimanche 18 avril. Le journal a par la même occasion dévoilé la carte des prochains renforts déployés partout sur le territoire.
? INFO LE FIGARO - La carte des prochains renforts policiers, ville par ville https://t.co/MpniS2WN3C
— Le Figaro (@Le_Figaro) April 19, 2021
Emmanuel Macron réaffirme ses ambitions sécuritaires
Pour marquer le coup, Emmanuel Macron et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, étaient en déplacement à Montpellier ce 19 avril. Les deux hommes se sont rendus au centre social de la Caisse d'Allocations Familiales (CAF) des hauts de Massane, un quartier réputé "sensible", ainsi qu'au commissariat central de la métropole.
Arrivée d'Emmanuel Macron au commissariat de #Montpellier sous quelques huées pic.twitter.com/W5FHANLbJe
— France Bleu Hérault (@bleuherault) April 19, 2021
En envoyant des renforts, le chef de l'Etat veut tenir son objectif de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires avant la fin de son mandat. Avec cette action, il donne la priorité à la lutte contre les trafics de stupéfiants, qui "explosent et forment la matrice économique de la violence dans notre pays". Une violence "qui vise tout particulièrement les détenteurs de l'autorité" selon ses dires.
A première vue, la décision devrait séduire à droite. Pourtant, elle est vivement critiquée au sein des Républicains, qui moque le timing de ces annonces. La maire du 8e arrondissement de Paris Rachida Dati a réagit ce matin sur RTL : "Quand vous êtes président de la République, vous n’annoncez pas, vous faites. Il est président depuis 2017 : les effectifs de police et de gendarmerie, ils sont où ?".
A gauche, les annonces ne sont pas plus appréciées. "A un an des élections, Macron court sur les platebandes de la droite & l’extrême-droite en multipliant les clins d'œil grossiers" a estimé de son côté la députée France Insoumise Manon Aubry.
Il faut bien sûr des moyens humains et financiers pour les gardiens de la paix et nous le demandons depuis des années.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) April 19, 2021
La sécurité n’est pas une affaire de communication mais un travail sérieux de terrain et de proximité qui nécessite des recrutements et une formation renforcée.
Des renforts toujours insuffisants, selon un syndicat
Sur l'ensemble de la région, 137 policiers supplémentaires devraient être recrutés d'ici un an dans huit circonscriptions :
- 25 à Orléans
- 13 à Montargis
- 28 à Tours
- 31 à Chartres
- 5 à Dreux
- 9 à Bourges
- 5 à Vierzon
- 16 à Châteauroux
- 5 à Blois
Ces annonces ne font pas l'unanimité au sein de la profession. Les demandes de renfort émanant des forces de l'ordre sont régulières et "le sous-effectif se fait ressentir" selon David Goubeau, le représentant du syndicat Alliance Police. Chez lui, à Tours, le policier constate qu'avec ces 28 personnes supplémentaires, il égalera tout juste les effectifs présents il y a deux ans.
Ces 10 000 postes annoncés sur tout le territoire remplaceront seulement les départs à la retraite des deux, trois, voire quatre dernières années.
Même constat du côté de la représentante syndicale Alliance Police du Centre-Val de Loire, Magali Nardin, mais qui voit cela comme "un bon début". "Je pense notamment aux agents sur la voie publique à qui ça va déjà permettre de prendre un peu d'air".