Des professionnels de la santé et de l'action sociale se sont mobilisés ce 21 janvier dans plusieurs villes de France, y compris dans le Centre-Val de Loire. A Blois, les grévistes de l'ADMR ont reçu la visite et le soutien du député de la France insoumise François Ruffin.
Mals payés, mal reconnus, mais toujours en première ligne : les professionnels de la santé et de l'action sociale se sont mobilisés ce 21 janvier à travers la France et en région Centre-Val de Loire. A Orléans, un rassemblement de plusieurs dizaines de personnes a eu lieu dans la matinée devant l'entrée du conseil départemental et l'Agence régionale de santé (ARS). En particulier, et malgré les propositions du Ségur de la Santé, les soignants craignent de voir l'État revenir sur les promesses faites au cours de la crise du covid-19.
"Le gouvernement a débloqué certains moyens au moment du premier confinement, qu'il a très vite retirés", affirme notamment au micro de France 3 Sylvie Berthuit, secrétaire départementale de la CGT - Action sociale dans le Loiret. "Aujourd'hui nous sommes comme avant la crise, dans la réduction de moyens, la fermeture de services, d'établissements. Ça continue, et malgré les annonces qu'ils peuvent faire sur les plateaux de télévision nous manquons toujours drastiquement de moyens et de personnel !"
A Tours, une autre manifestation était prévue dans l'après-midi, tandis qu'à Blois, la grève illimitée des aides à domicile de l'ADMR se poursuit depuis le 21 décembre. "Nous sommes payées 10,25 euros brut de l'heure. On demande 12 euros net. Ce n'est pas énorme. Et une indemnité kilométrique de 50 centimes du kilomètre au lieu de 35 centimes", rappelait début janvier Ana Fernandes, responsable CGT ADMR 41 et aide à domicile. Là encore, les professionnels ont appelé à un rassemblement, rejoint par le député de la France insoumise François Ruffin, venu apporter son soutien (et projeter son prochain film "Les premières de cordée contre-attaquent"). En parallèle, la loi Autonomie, qui devait traiter de la question de la dépendance et être présentée fin mars, a de nouveau été reportée.
?Début de journée d’action à Blois en Loir-et-Cher dans la santé et de l’action sociale en Loir-et-Cher ! Avec la présence de @Francois_Ruffin pour la projeter la son prochain film "Les premières de cordée contre-attaquent" et soutenir les aides à domicile de l’ADMR 41 ! pic.twitter.com/87c2G60f5f
— Blasco (@BlascoSH) January 21, 2021
"De l'argent pour l'hôpital, par pour le capital"
Nationalement aussi, le mouvement a été suivi. A Paris, des centaines de personnes manifestaient devant le ministère de la Santé, brandissant des pancartes: "Notre combat, votre santé", "Augmentez nos salaires !", "De l'argent pour l'hôpital, pas pour le capital". "Dans nos établissements nous manquons cruellement de professionnels et nous lions la question de l'emploi à l'attractivité de nos métiers et donc à la question salariale, il est important qu'il y ait une revalorisation plus importante que celle accordée dans le cadre du Ségur", a estimé parmi les manifestants Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé et action sociale.
"Nous dénonçons aussi que malgré la pandémie, malgré les difficultés pour accueillir les populations, ce gouvernement restructure encore des établissements et supprime des emplois", a-t-elle ajouté. Il y a la "nécessité" d'offrir des conditions de travail "dignes" à "l'ensemble des travailleurs du social, du médico-social, de la santé, et de l'animation", "on nous appâte avec 183 euros du Ségur mais, quand on gratte un peu, on a l'impression de lire un contrat d'assurance avec tout un tas de choses qui font que nous n'y avons pas le droit", a déploré Ramon Vila, secrétaire fédéral Sud santé sociaux, éducateur spécialisé de formation.
Dans le cadre du Ségur, une "revalorisation salariale" de 183 euros net minimum a été proposée aux personnels de l'hôpital et des Ehpad, "et le médico-social danse devant le buffet", on a été "oubliés" alors que "nous avons des diplômes égaux", a pointé Juliette Bernard, cadre de santé en maison d'accueil spécialisée à Chambéry. "On n'a jamais vu au sein de la fonction publique hospitalière une différence de traitement des mêmes professionnels", a affirmé à ses côtés, Marylise Baud, cadre de santé également.