12 euros net de l'heure et 15 centimes supplémentaires du kilomètre. Des aides à domicile de l'ADMR 41 sont en grève depuis le 21 décembre 2020. En première ligne depuis le début de l'épidémie, elles se sentent méprisées et oubliées par leur direction et le gouvernement. Témoignages. 

 

On fait ce travail parce qu'on les aime nos papis et nos mamis. Ce n'est pas pour le salaire. Mais là ça suffit.

Sylvie Clément, aide à domicile à Noyers-sur-Cher depuis 8 ans

 

Epuisées, frigorifiées mais pas démotivées. Les dix aides à domicile de l'ADMR 41 (aide à domicile en milieu rural)  en grève depuis le 21 décembre 2020 ne comptent pas arrêter le mouvement maintenant.

"Après tous ces efforts, on ne lâche rien", nous explique Sylvie Clément qui n'a râté aucun jour de grève. " Pourtant c'est difficile. Il fait froid. On perd notre salaire qui n'est déjà pas gros. Mais il n'est pas question d'abandonner maintenant. Tant que notre directeur ne fera pas un geste, on restera dehors".

Comme la plupart de ses collègues, Sylvie est à temps partiel. Elle travaille auprès de personnes âgées ou en situation de handicap 90 heures par mois pour 884 euros avec les frais kilométriques

"Ce n'est pas possible en 2021 de vivre avec un salaire de misère. L'entretien de la voiture, l'essence, l'assurance... on paie tout avec moins de 900 euros pour vivre. Mais si je ne démissionne pas c'est parce que j'aime mon métier et mes papis et mamis qui nous soutiennent dans la grève. " 

Sylvie Clément, aide à domicile

 

Les aides à domicile sont en grève depuis 17 jours

Depuis 17 jours, les grévistes demandent plus de reconnaissance mais aussi une augmentation de salaire et de leurs indemnités kilométriques.

" Nous sommes payées 10,25 euros brut de l'heure. On demande 12 euros net. Ce n'est pas énorme. Et une indemnité kilométrique de 50 centimes du kilomètre au lieu de 35 centimes", rappelle Ana Fernandes, responsable CGT ADMR 41 et aide à domicile. 

Noémie Chollet est aide à domicile depuis un an à Noyers-sur-Cher. A 27 ans, elle a rejoint le mouvement  pour dénoncer ses conditions de rémunération.

"Heureusement que j'ai un mari qui travaille. Sinon je ne pourrais pas vivre de mon métier. Il m'est arrivé de ne pas pouvoir acheter une bouteille de lait à mon fils parce que le 15 du mois je n'ai plus rien", nous confie la jeune femme.

J'adore mon métier. C'est pour ça que je tiens. Sinon j'aurais arrêté depuis longtemps.

Noémie Chollet, aide à domicile ADMR 41

Elle ajoute : "On a l'impression d'avoir les miettes. Pourtant notre métier est essentiel. Pas de prime Covid, un salaire de misère et des indemnités kilométriques ridicules, c'est difficile. En trois mois, j'ai eu 900 euros de réparation à faire sur ma voiture. Comment j'aurais fait si j'avais été toute seule ?" 

La peur de se mettre en grève

Depuis le début du mouvement, les grévistes sont peu nombreuses. Une dizaine seulement.

Ana Fernandes explique ce faible taux de participation par la peur des filles de se mettre en grève.

" Si on se plaint, on risque d'avoir des plannings compliqués avec beaucoup de kilomètres et des horaires pas possibles. Alors beaucoup de collègues n'osent pas se mettre en grève et prennent leur mal à patience. Mais il ne faut pas s'étonner qu'après il y ait une crise des vocations et que l'ADMR ait du mal à recruter. " 

Marc Gricourt, le maire de Blois en appelle à l'Etat et au Conseil départemental

Marc Gricourt est venu à la rencontre des aides à domicile grévistes ce mercredi matin.

"Vous jouez un rôle essentiel comme les infirmières et les aides soignantes pour le maintien des personnes âgées à domicile le plus longtemps possible. Il faut que l'Etat vous accorde cette reconnaissance. C'est aussi au Département dont c'est la compétence de faire un effort financier". 

Mardi 5 janvier 2021, les aides à domicile grévistes ont rencontré une secrétaire du cabinet d'Emmanuel Macron lors de sa visite à la CAF de Tours. " Elle nous a reçues pendant 30 minutes. J'espère que nous serons entendues et que le gouvernement va encourager l'ADMR à nous écouter," conclut Ana Fernandes, responsable CGT ADMR 41. 

 

 

 

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