Les différents types d'organisation de la semaine de quatre jours et demi à l'école n'ont qu'un effet "d'une ampleur limitée" sur les apprentissages des élèves selon une vaste étude des services statistiques du ministère de l'Education.
Selon l'étude, les différents types d'organisation de la semaine de quatre jours et demi à l'école n'ont qu'un effet non plus sur les pratiques des enseignants, et laissent les parents "partagés".
Mandatée par le précédent gouvernement et conduite en 2015 auprès de plusieurs milliers d'élèves et d'établissements, l'étude publiée mercredi examine l'impact des nouveaux rythmes scolaires sur les acquis des élèves, les pratiques d'enseignement et le ressenti des familles, en fonction du type d'organisation choisie: matinée travaillée mercredi ou samedi, durée de la pause de midi, vendredi après-midi libéré etc.
Il ne s'agit cependant pas d'une comparaison entre les semaines de 4 jours et 4,5 jours, impossible à réaliser en raison de l'absence d'un groupe "de contrôle" (élèves ayant conservé une semaine à 4 jours), précise la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), qui analyse les statistiques du ministère.
Les différents types d'organisation de la semaine à 4,5 jours ont "des effets d'une ampleur très limitée" sur les apprentissages des élèves, "largement inférieure" aux facteurs sociaux et culturels, indique la Depp.
Enfin, les parents de CM2 interrogés "sont partagés, souvent critiques, craignant que la nouvelle organisation du temps scolaire n'accroisse la fatigue des enfants". Moins de la moitié "la juge profitable à leur enfant" et estime les activités périscolaires "intéressantes".L'étude "ne permet pas non plus de dégager un impact important sur les pratiques des enseignants", ajoute-t-elle, notant toutefois que "l'appropriation de nouvellesorganisations" de travail nécessite un temps plus long que les deux années passées depuis l'introduction des nouveaux rythmes.
Mais le jugement des familles dépend surtout du diplôme des parents et du niveau social: ainsi, les nouveaux rythmes sont perçus plus favorablement par les familles d'inactifs et d'ouvriers non qualifiés, à savoir la catégorie sociale la plus faible.
Les familles immigrées sont elles aussi plus positives. L'étude s'est appuyée sur son "panel d'élèves de 2011", qui suit depuis la rentrée 2011 un échantillon de 11.000 élèves et qui n'ont donc connu les nouveaux rythmes scolaires qu'à partir des classes de CE2 ou CM1. Ils avaient été évalués en CP et l'ont été en CM2, en 2016. Autre échantillon utilisé par la Depp, 6.000 élèves de CP de l'année scolaire 2015-2016 et 1.200 enseignants de CP interrogés en mars 2016.