SNCF : le point sur le trafic des trains en Centre-Val de Loire pour ce début de semaine

La SNCF promet une nette amélioration du trafic ferroviaire ce lundi 21 octobre, mais les perturbations persistent sur les TER et Intercités, sans que le conflit entre syndicats et direction sur les "problèmes de sécurité" soit résolu.

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Les trains Ouigo, dont le trafic a été très perturbé pendant le weekend, "circuleront normalement", de même que les TGV, selon les prévisions communiquées par la SNCF le 20 octobre au soir. Circulation normale également sur l'ensemble des lignes du réseau Transilien. 

Seuls les TER, avec trois trains sur quatre, et les Intercités (deux trains sur trois) continueront à être impactés, au quatrième jour de ce bras de fer entre syndicats et direction autour du droit de retrait

En région Centre-Val de Loire, "le trafic est normal sur les lignes Paris- Chartres et Chartres- Courtalain", indique la SNCF. Le reste de la circulation reprend de façon "très progressive", et la compagnie ferroviaire invite toujours les voyageurs à reporter leur trajet ou à utiliser des moyens de transport alternatifs.


Sur les réseaux sociaux, le compte twitter Rémi Train Centre Val de Loire indique des retards de 10 à 35 minutes sur plusieurs lignes, notamment entre Orléans et Paris, dans les deux sens. Les trains, affichés par défaut comme "supprimés", devraient être remis en circulation au cours de la journée, même s'ils n'apparaissent pas actuellement sur les panneaux d'affichage et sur les applications.

En plus de ces perturbations, les travaux se poursuivent entre Les Aubrais et Paris : depuis le 14 octobre et jusqu'au 13 décembre 2019, aucun train ne pourra circuler dans le sens Paris-Orléans entre 9h et 14h et dans le sens Orléans-Paris entre 10h et 15h. Des bus de substitution seront mis en service par la SNCF

 

Comment faire pour être remboursé ?

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a rappelé dimanche soir au micro de franceinfo que les billets seraient remboursés "à 100%", y compris ceux normalement non remboursables. Il a annoncé la mise en place rapide d'un fonds d'indemnisation d'un million d'euros pour les voyageurs qui ont subi "des dommages exceptionnels", notamment ceux qui ont dû acheter d'autres billets ou se loger à l'hôtel. "Ce fonds sera créé cette semaine et effectif à partir de jeudi ou vendredi", a ajouté le PDG de la SNCF.
 
Le remboursement de vos billets peut s'effectuer en ligne, en gare SNCF, en boutique ou sur une borne libre service. Les usagers peuvent également contacter le service client de la SNCF, au 36 35. Un formulaire de réclamation existe également, et peut être renvoyé à l'adresse "Service Relation Client SNCF 62 973 ARRAS Cedex 9".

Si vous n'avez pas voyagé samedi, les demandes de remboursement doivent être émises avant le mercredi 23 octobre. Pour les billets datant de dimanche, les usagers ont normalement jusqu'au 24 octobre, précise la SNCF à franceinfo. Pour les demandes en ligne, le remboursement devrait se produire sous "48 heures".

Pour un trajet en TER, trois solutions existent. Vous pouvez vous rendre physiquement à un guichet, en gare SNCF ou en boutique, effectuer une demande en ligne, ou contacter le service TER régional. Enfin, pour les Ouigo, la SNCF a annoncé sur Twitter que les billets seraient "automatiquement remboursés" d'ici au 23 octobre... mais précise qu'une demande doit être faite en ligne ou au 36 35 pour demander ce remboursement.
 
 

Un droit de retrait survenu après un accident dans le Grand Est

A l'origine du mouvement, un accident survenu le soir du 16 octobre, lorsqu'un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau, faisant 11 blessés dont plusieurs hospitalisés. Le conducteur, qui a porté secours aux passagers alors qu'il était lui-même blessé, était le seul agent SNCF à bord.

Les syndicats contestent ce mode de fonctionnement, qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité. Ils pointent aussi des problèmes de sécurité particuliers à l'engin accidenté, un autorail grande capacité (AGC).

La direction a mis sur la table trois propositions qui ne les satisfont pas: modification de "certains équipements" de l'AGC; des groupes de travail sur les procédures de sécurité "dans les jours qui viennent" et "accélération" des recrutements, a résumé samedi Guillaume Pepy. Il a également dénoncé une "grève surprise qui ne respecte pas la loi", puisque à la SNCF le préavis est obligatoire. 

Pour les syndicats au contraire, il s'agit bien d'un droit de retrait, une procédure exercée par un salarié lorsqu'il considère qu'il existe un danger grave et imminent pour sa vie et sa santé, ou s'il constate une défectuosité dans les systèmes de protection.

 

Une "grève sauvage" pour le gouvernement

Le Premier ministre Edouard Philippe a dénoncé un "détournement du droit de retrait qui s'est transformé en grève sauvage" et a "demandé à la SNCF
d'examiner toutes les suites qui pouvaient être données, et notamment judiciaires
". Le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a estimé que la SNCF pourrait prononcer des sanctions individuelles et saisir la justice.

Dans une interview au Parisien lundi, M. Pepy précise que "dès lors qu'un conducteur gréviste a été qualifié en 'absence irrégulière', il y aura naturellement une retenue sur son salaire, de l'ordre de 70 à 100 euros par jour".

 

Les syndicats dans l'expectative

En attendant la prise de fonctions du nouveau président de la SNCF Jean-Pierre Farandou, le 1er novembre, les syndicats planchent sur la suite à donner. L'Unsa, le deuxième syndicat de la SNCF, va organiser des réunions en interne dès ce lundi "pour décider de la stratégie à adopter", a souligné Didier Mathis, son numéro un. Mais il écarte d'emblée l'idée de déposer un préavis de grève.

SUD-Rail va de son côté "continuer de soutenir les cheminots qui vont exercer le droit de retrait car la direction ne propose rien de concret pour la sécurité", selon Julien Troccaz.

La CGT, le principal syndicat au sein de la compagnie ferroviaire, a lié entre elles les différentes revendications et appelé samedi à participer "massivement" à la journée d'action du 5 décembre contre la réforme des retraites et accuse le Premier ministre de vouloir "le pourrissement". En attendant, la direction prévoit une réunion "avec les partenaires sociaux dès jeudi", a indiqué Guillaume Pepy au Parisien.
 
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