Procès des mariages chinois : Lise Han condamnée à 30 mois de prison dont 12 ferme

Le jugement est tombé en début d'après-midi ce jeudi : Lise Han, la principale accusée dans l'affaire des "mariages chinois" de Tours est condamnée à 30 mois de prison dont 12 ferme. 

Lise Han condamnée à 30 mois de prison dont 12 ferme

Ce jeudi vers 13h30, le tribunal de Tours a rendu son jugement. Lise Han, la principale accusée dans l'affaire des "mariages chinois" de Tours est condamnée à 30 mois de prison dont 12 ferme pour prise illégale d'intérêt, escroquerie et détournement de fonds publics. C'est plus que ce qu'avait requis l'avocat général lors du procès en octobre 2015 (deux ans de prison avec sursis avec obligation d'indemniser la partie civile, assorti d'une mise à l'épreuve, avec obligation de ne plus exercer de fonction administrative et de gestion).

Lise Han est également condamnée à verser plus de 500.000 euros à la ville de Tours, 100.000 euros à l'agglomération et 120.000 euros à l'office de tourisme. 

La justice lui reproche son rôle dans l'organisation de simulacres de mariages pour touristes chinois, présidés par l'ancien maire de Tours, Jean Germain, qui s'est suicidé, le 7 avril 2015, quelques instants avant l'ouverture du procès où il devait comparaître. Celui-ci avait alors été ajourné jusqu'en octobre dernier.

Les trois autres accusés

Pour Vien Loc Huynh, gérant de la société Time Lotus Bleu qui organisait les mariages dans le cadre de marchés publics et ex-mari de Lise Han, la cour le condamne à une amende de 5.000 euros et à une interdiction de diriger une société (le procureur avait demandé trois mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 €, avec interdiction de gérer une entreprise commerciale).

François Lagière, l'ancien directeur de cabinet de l'ancien maire de Tours Jean Germain, écope lui, de 15 mois de prison avec sursis et d'une interdiction d'exercer dans la fonction publique pendant trois ans. Il est également condamné solidairement avec Lise Han à rembourser les 500.000 euros à la ville de Tours. 

Jean-François Lemarchand, l'ancien directeur de l'office de tourisme, quant à lui, prend 10 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer dans la fonction publique pendant 3 ans (l'avocat général avait requis une peine de 18 mois de prison avec sursis, assortie d'une interdiction d'exercer un poste de la fonction publique pendant deux ans). Son avocat envisage sérieusement de faire appel. 

Un procès en deux temps 

Le procès dit des "mariages chinois" devait déjà se dérouler en avril 2015 pour une durée de trois jours. Mais le 7 avril, au 1er jour, l'ancien maire Jean Germain, se suicidait. Cette disparition soudaine provoque alors un raz-de-marée. Le procès est renvoyé au mois d'octobre. Reste encore quatre prévus : Lise Han, Vien Loc Huynh, Jean-François Lemarchand et François Lagière. 
Le procureur de la République, dans son réquisitoire avait alors considéré qu'ils étaient tous les quatre coupables et responsables pénalement, requérant des peines différentes pour chacun d'entre eux. 

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Rappel des faits 

Entre 2007 et 2011, Tours a accueilli 200 couples de mariés chinois pour des "noces romantiques" dans le but de promouvoir la ville et ses alentours. L'organisation de ces mariages fictifs est confiée à Lise Han

En août 2011, un article du Canard enchaîné révèle que derrière l'entreprise le Lotus Bleu, qui organisait les festivités, on retrouve Lise Han. La Taïwanaise, membre du cabinet du maire en tant que "conseillère chargée des relations franco-chinoises", choisissait elle-même les conditions du marché public passé avec sa propre entreprise. Au total, 800 000 euros d'argent public ont été versés à Lotus Bleu en quatre ans. Le maire a alors écarté la conseillère, recasée de force à l'Office de tourisme. 

Lise Han est alors interrogée et mise en examen pour "escroquerie". Les enquêteurs découvrent que la femme a nommé deux hommes à la tête du Lotus Bleu, son mari actuel, puis son ex-époux. Pour sa défense, l'ancienne conseillère a plaidé la bonne foi, indiquant ne pas être "une fonctionnaire" et ne pas connaître les règles des marchés publics. Elle a affirmé que Jean Germain savait, depuis 2008, qu'elle était la vraie dirigeante de l'entreprise, mais n'avait rien dit. Jean Germain, sénateur et maire de Tours durant ces années-là, devait comparaître, avec les quatre autres prévenus, devant le tribunal de grande instance de Tours, le mardi 7 avril 2015. 

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