La troisième journée d’audience, pour le viol et le meurtre d’une SDF à Orléans en septembre 2011 à la Cour d’Assises du Loiret, a mis en évidence les circonstances de la mort de Sylvie Lesniak. Six personnes sont sur le banc des accusés.
Après avoir entendu la version des faits des six accusés (voir article), la Cour d’assises du Loiret a appelé à la barre, les médecins légistes. Selon leurs conclusions, la victime a subi de nombreux sévices sexuels et corporels la nuit du drame. Sylvie Lesniak, âgée de 42 ans, a été frappée et abusée alors qu’elle était sous l’emprise d’alcool et de médicaments.
Pour autant, les coups de poings et de pieds qui lui ont été portés ne semblent pas être la cause directe de son décès. Le stress lié à son agression, aurait amplifié la pathologie cardiaque dont elle était atteinte, entraînant sa mort.
Les experts ont également décrit les lésions traumatiques et les déchirures au niveau de l’appareil génital de Sylvie Lesniak. Elle a été violée avec un bâton. Les six prévenus sont restés impassibles malgré ces détails sordides.
Bagarres, alcool et drogue
De nombreux témoins se sont succédés à la barre. Un ancien habitant et l’ancien cuisinier de l’hôtel où se sont déroulés les faits ont détaillé l’ambiance qui régnait dans ce lieu. Selon eux "Les bagarres étaient régulières, l’alcool et la drogue étaient omniprésents".Ils ont également précisé que "les locataires avaient l’habitude d’inviter des squatteurs qui dormaient parfois dans les escaliers". Selon l’ancien locataire : "la victime était venue quelques fois dans cet hôtel pour participer aux soirées".
Fuite d'un des prévenus
Parmi les "marginaux" soupçonnés de ce meurtre, trois sont accusés du viol collectif de Sylvie Lesniak. Sandro Moulet, 42 ans, nie les faits. Rodrigue Grondin, 29 ans, et Abdelaziz Ouansaoui, 42 ans, reconnaissent, eux, des relations sexuelles avec la quadragénaire.Les trois autres accusés, âgés de 35, 38 et 48 ans, comparaissent pour ne pas être intervenus. Parmi eux, Franck Targanska a disparu après la pause déjeuner. La présidente a ordonné un mandat d’amener. Le prévenu a finalement été retrouvé par les policiers deux heures plus tard et ramené au tribunal. La Cour a décidé la disjonction de son procès, il sera jugé par la Cour de cassation, seul cette fois.
L’audience s’est conclue par l’audition de deux anciennes compagnes de Sandro Moulet, qui serait le chef de la bande. Les deux femmes, d’une quarantaine d’années, décrivent l’homme comme "violent et jaloux".