La quatrième journée du procès aux assises du Loiret a permis aux jurés d’en apprendre davantage sur les protagonistes de l’affaire de viol collectif en septembre 2011. Les témoins et experts psychologues ont été longuement auditionnés.
Comprendre la personnalité des accusés, mais aussi de la victime. Tel était l’objectif de l’avant-dernière journée d’audience aux assises du Loiret, mardi. D’abord, en apprendre un peu plus sur la victime, Sylvie Lesniak. Cette jeune femme de 42 ans, sous curatelle, était connue pour sa pathologie alcoolique dans le quartier de la porte Saint-Jean.
Elle vivait dans son appartement, avec un homme, handicapé, aujourd’hui décédé. Il semble que l’homme ait été son compagnon pendant un temps. Mais Sylvie Lesniak avait pour habitude de fréquenter de nombreux autres hommes, très souvent dans des situations précaires. A la barre, son dernier compagnon a décrit une femme « régulièrement ivre », ce qui l’empêchait d’établir des relations solides. Présente en tant que témoin, la sœur de la victime confirme que Sylvie Lesniak avait fait plusieurs cures de sevrage à l’alcool. En vain.
Une partie civile constituée
Alors que, depuis le début du procès, il n’y avait aucune partie civile pour représenter la victime décédée, la sœur de la victime a décidé, devant l’insistance de la présidente, de se constituer partie civile. Elle sera rejointe, dans la journée, par le fils de la victime, absent à l’audience.Dans un second temps, le tribunal a essayé d’établir le profil psychologique de trois des accusés, les violeurs présumés. Abdelaziz Ouansaoui a reconnu avoir eu deux rapports sexuels protégés avec la victime alors qu’elle était « inconsciente mais pas morte ». « J’ai profité de la situation et je n’en suis pas fier », a-t-il ajouté.J’ai profité de la situation et je n’en suis pas fier » - L'un des accusés
Les souvenirs des accusés semblent être des plus confus. Quatre années se sont écoulées depuis les faits. Rodrigue Grondin a, lui aussi, reconnu avoir eu des rapports sexuels avec la victime mais il accuse Sandro Moulet d’avoir porté les coups de pied et de poing à Sylvie Lesniak.
Une personnalité difficile à définir
Sandro Moulet, le locataire de la chambre où se sont déroulés les faits, nie encore. La cour a alors essayé d’en apprendre plus sur la personnalité de l’homme, avec le concours d’experts psychiatres. Les médecins le décrivent comme « instable et désocialisé ». L’alcool, qu’il consomme depuis l’âge de dix ans aggravant ces traits.Cependant, les experts ne sont pas d’accord sur les facultés mentales de cet accusé. Des doutes persistent quant à une éventuelle pathologie psychopathique qui pourrait alors entrer en ligne de compte lors des délibérations. Délibérations qui devraient avoir lieu en début de soirée, ce mercredi.