Malgré le mauvais temps, une trentaine de sauveteurs nautiques s’entraînent pour la saison estivale sur la côte royannaise. Ils sont formés par le service départemental d’incendie et de secours de la Charente-Maritime.
Un stage de formation et de selection
Un fort vent d’ouest souffle sur la plage de la Grande Côte, à Saint-Palais sur Mer, en ce milieu de mois mai. L’océan est agité, de puissantes vagues déferlent et l’eau peine à dépasser les 16 degrés. En combinaisons néoprènes, lycras jaune-fluo bien visibles et palmes à la main, une trentaine de jeunes sauveteurs répètent des exercices de sauvetage aussi bien en mer que sur le sable afin d’être prêts pour l’ouverture des plages le 19 juin.
Sous l’œil avisé du Commandant de sapeur-pompier Denis Bourgueil et de sept formateurs rompus à la surveillance des plages, la répétition des gestes qui sauvent et les simulations d’interventions s’enchaînent du matin au soir sur deux jours et demi.
C’est un stage de sélection et de formation. L’objectif : les mettre en condition en milieu littoral avec le matériel qu'ils vont utiliser cet été. Une acclimatation et une appréhension des techniques de sauvetage spécifiques aux plages qu’ils n’ont pour la majorité jamais vues. Un littoral que certains voient pour la première fois.
Sauvetage aquatique mais pas seulement
Ce week-end là, ils sont 28 novices à se former durant deux jours et demi aux techniques de sauvetage et à l’utilisation du matériel de secours qu'ils auront à disposition sur les plages.
En Charente-Maritime, les sauveteurs en mer sont recrutés par le SDIS 17. Ils s’engagent en tant que sapeurs-pompiers volontaires affectés à la surveillance des plages pour l’été. Après avoir obtenu leur BNSSA (Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique) ils passent un stage de sélection comme celui-ci avec les sapeurs-pompiers du SDIS 17. S'ils réussisent ce stage, ils seront affectés sur le littoral cet été.
En plus d’un perfectionnement en secourisme, les nageurs-sauveteurs sont formés à la gestion des risques de l'océan : courants estuariens, baïnes, shorebreak … Un vocabulaire technique qui désigne des courants spécifiques et une vague de bord fracassante. Ils apprennent également à utiliser les moyens à leur disposition comme le rescue paddle : une planche de surf plus volumineuse afin de pouvoir hisser une victime dessus et la ramener sur la plage en ramant, ou encore la bouée-tube : une sorte de frite jaune à laquelle le baigneur en difficulté peut s’accrocher afin de se faire escorter vers le bord en toute sécurité.
Mais les sauveteurs ne sont pas seulement formés aux situations aquatiques. Ils sont également confrontés à des simulations sur terre comme des malaises ou encore des traumatismes osseux.
Une préparation face aux dangers de l’océan
Le Commandant Denis Bourgueil rappelle que de nombreux dangers sévissent sur les plages de la côte charentaise et a fortiori sur la côte atlantique, comme les baïnes, « de forts qui peuvent emporter les baigneurs vers le large. Les gens qui ne connaissent pas ce phénomène, qui ne sont pas de bons nageurs peuvent très vite paniquer, et c’est à ce moment-là qu’on a un risque de noyade important. » Mais également les courants estuariens, ou encore les plateaux rocheux contre lesquels les baigneurs peuvent se blesser.
Tout un panel de dangers à prendre en compte et qui sont mentionnés sur les plans de plage.
Le Commandant donne un dernier conseil à ceux qui fréquenteront les plages du littoral néo-aquitain cet été :
Allez vous baigner sur des plages aménagées et surveillées. Ces zones-là sont sécurisées. Écoutez les conseils des sauveteurs et regardez les plans de plages affichés sur les panneaux avec les dangers présents.
À l’issue des stages qui se déroulent chaque week-ends du mois de mai, ce sont près de 250 sauveteurs formés et sélectionnés qui seront affectés sur 55 postes de secours le long de la côte.Vous reconnaîtrez peut-être quelques-uns de ces anges gardiens de l’océan cet été sur les plages royannaises, en shorts rouges et palmes à la main.