Dans son blog, le Président du conseil Exécutif de l’assemblée de Corse s’adresse à l’État et rappelle que quand on observe l’actionnariat réel de la SNCM cela « donne un contrôle public de 58% ».
Les propos du Président de l’Exécutif interviennent alors que le principal actionnaire privé VEOLIA TRANSDEV veut se retirer de la SNCM. Pour Paul Giacobbi « c’est préparer son démantèlement ».
Les prochains rendez vous sont cruciaux
Dimanche 13 Janvier, le Conseil de surveillance de la SNCM se réuni au siège de VEOLIA ENVIRONNEMENT à Paris. Les représentants des personnels à ce Conseil sont particulièrement inquiets. Quatre syndicats (FO, CGT, SNAM, CGC) on déposé un préavis de grève pour le lundi 14 Janvier, cette date n’est pas prise par hasard.
Lundi 14 Janvier, c’est la date limite de dépôt des candidatures pour la délégation de service public qui démarre le 1er Janvier 2014, pour dix ans. La future Délégation de Service Public ne concernera qu’un trafic de sept cargos mixtes subventionnés entre Marseille et la Corse.
La SNCM et la CMN devraient déposer leurs candidatures, c’est du moins ce qu’a affirmé Marc Dufour, le Président du Directoire de la SNCM sur les antennes de France 3 Corse Via Stella le 10 Janvier.
La DSP n’est pas une fin en soi
L’inquiétude des syndicats porte sur la réalité de la double candidature SNCM/CMN, mais aussi et surtout sur l’avenir. Même si la SNCM venait à gagner l’appel d’offres de la future DSP, il reste à gérer les hommes et les navires restant qui ne seront plus subventionnés. Deux solutions, au moins, sont possibles.
- La compagnie ne se donne pas les moyens de continuer à naviguer sur les lignes de Toulon et Nice sans subvention. Dans ce cas, le plan social sera terrible et, comme l’écrit Paul Giacobbi, se sera « le démantèlement ». Les observateurs du domaine maritime on peine à croire qu’une SNCM réduite à quatre cargos mixte continuerait à exister.
- L’actionnaire industriel de la compagnie investit dans un renouvellement de la flotte et poursuit la concurrence, sur Toulon et Nice. C’est là qu’intervient la nécessité de maintenir ce fameux « actionnaire industriel ». Sans une intervention rapide et précise de l’Etat, on pourrait aller vers un scénario catastrophe. En effet, on peut imaginer une SNCM gagnant l’appel d’offres de la DSP et disparaissant faute de masse critique, avant la fin de l’année 2013.
Retour dix huit ans en arrière ?
Si la SNCM venait à disparaitre, la Corse ferait un bon de dix huit ans en arrière. L’ouverture d’une ligne Nice-Corse par la Corsica Ferries France en 1996 démarrait un processus de concurrence. Tous les discours officiels depuis cet événement tendaient à vanter la concurrence comme un double avantage : « une amélioration du service et une baisse des tarifs ».
Ces deux points, réels au début, semblent s’éloigner. A un horizon raisonnable, on s’achemine vers une hausse des tarifs et à une baisse des rotations et du trafic. La situation pourrait ressembler à celle de l’île voisine la Sardaigne. La Corse pourrait se retrouver avec une seule compagnie de cargos et un monopole privé sur le trafic passagers.
Paul Giacobbi a écrit au Premier Ministre Jean Marc Ayrault, le 9 Janvier.
Dans son courrier, le Président du Conseil Exécutif rappelle son souhait « de ne pas voir la SNCM quitter le pôle transport de la Caisse des Dépôts et Consignations (…) ». C’est une façon de rappeler l’État à ses devoirs. C’est ce que fait Paul Giacobbi dans un entretien qu’il a accordé à Alain Verdi.
La lettre de Paul Giacobbi au Premier ministre