Dix mois après la suspension de l’ancien directeur de l'OEHC après un conflit avec des salariés, le climat social reste tendu à l'office. Un conseil d'administration se tient ce jeudi 14 février.
L'"affaire de Cicco", énième crise sociale
En mars 2012, le directeur de l'OEHC, Ange de Cicco était suspendu de ses fonctions après la tentative de suicide d'une salariée dans les locaux, à la sortie de son entretien au sujet d'un éventuel avancement.C'est le début d'une nouvelle crise sociale dans cet établissement où les "abus de langage" entre personnels et membre de la direction sont décrits comme récurrents.
L'intersyndicale CGT-FO-STC entame un mouvement de grève, dénoncant "un profond malaise social". Paul Giacobbi, président du conseil exécutif de Corse suspend dans la foulée son directeur et ordonne une enquête administrative sur les relations sociales entre salariés et direction au sein de l'office.
De nombreux dysfonctionnements internes
Le rapport de la commission d'enquête est remis en novembre 2012 à la Collectivité Territoriale de Corse. Et là surprise, le document, publié le 6 février par l’hebdomadaire Le Point, et dont nous nous sommes procurés une copie, pointe du doigt "de nombreux dysfonctionnements internes et une situation sociale particulière". Mais reste incapable d'établir la véracité des faits concernant la tentative de suicide du 21 mars 2012."Les certificats médicaux transmis laissent en effet paraître une confusion sur la date de début de l'arrêt et la qualification d'accident de travail", se borne à indiquer la commission d'enquête, qui ajoute que selon le directeur "la matérialité de la tentative de suicide ne lui parait pas établie".
Le rapport met en revanche en avant les difficiles "relations entre les syndicats et la direction de l'établissement". Les différentes politiques managériales menées depuis dix ans pour réorganiser l'office semble avoir du mal à passer, comme l'atteste la dizaine d'extraits de courriers, courriels et comptes rendus, repris par la commission d'enquête.
GPS et pointeuse pour redresser la barre
Une difficile réorganisation à laquelle se serait frotté, Ange de Cicco qui souhaitait "rationaliser les moyens de travail". En clair, réglementer "l'utilisation des véhicules de service" et être vigilant "pour le respect des horaires de travail".Pour cela, il évoque "une pointeuse biométrique et l'installation de GPS dans les véhicules de service". Au rapport de sobrement noter: "Les moyens employés ont pu heurter les sensibilités de divers agents".
Dans ses conclusions, le rapport de la commission d'enquête invite la Collectivité Territoriale à nommer officiellement "une nouvelle personne, extérieure, qualifiée, et d'un tempérament consensuel".
11 mois après les faits, toujours rien
Sauf que quatre mois après la remise officielle de ce rapport d'enquête, rien. Et c'est toujours un ingénieur de l'OEHC qui assure l'intérim au poste de directeur.Une situation qui selon l'intersyndicale empêche l'office de se positionner sur des dossiers importants, alors que le contrat qui lie l'établissement pour la production, la distribution et l'assainissement du réseau d'eau à la Communauté d'Agglomération de Bastia arrive à son terme prendra fin le 31 décembre 2013.
Sollicitée lundi, la présidente de l'OEHC Emmanuelle de Gentile, a indiqué ne pas vouloir s'exprimer sur le sujet, indiquant qu'il appartenait au président de l'Exécutif de Corse de trancher.