La grève des salariés de Vencorex en Isère provoque l'arrêt de l'usine Inéos à Sarralbe. Privée d'éthylène, l'usine de Moselle qui produit des plastiques exhorte l'État et les élus à trouver une solution. Les salariés craignent de se retrouver en chômage partiel en janvier et la perte de clients.
Depuis le 23 octobre 2024, le pipeline qui transite par la plateforme Vencorex en Isère vers l'usine Inéos Polymers à Sarralbe en Moselle ne transporte plus d'éthylène, mais les ondes choc du conflit social qui frappe la plateforme chimique iséroise.
Vencorex a été placé en redressement judiciaire le 10 septembre 2024. La majorité des 550 salariés emmenés par l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC a décidé la grève et coupé le robinet d'éthylène à destination d'Inéos Polymers à Sarralbe.
Un problème de robinet
En fait, Vencorex ne fournit pas d'éthylène à Inéos Polymers. L'usine mosellane est alimentée par le vapocraqueur Inéos Lavéra Chemicals à Martigues (Bouches-du-Rhône). Son pipeline transite simplement par le site de Vencorex. Les grévistes isérois n'ont eu qu'à fermer la vanne pour impliquer l'usine mosellane dans le conflit en coupant son alimentation.
Il faut que l'État et les élus se mobilisent, il faut trouver une solution
Eric Schorung, délégué CFE-CGC Inéos Polymers
Privée de matière première, l'usine est à l'arrêt et les salariés commencent à s'impatienter, explique Eric Schorung, délégué CFE-CGC : "on comprend qu'ils [les grévistes de Vencorex. NDLR] ont leur problème, mais aujourd'hui, on veut que ça bouge. Ça dure depuis plusieurs semaines et on ne voit pas le dossier avancer. Il faut que l'État et les élus se mobilisent, il faut trouver une solution".
Les salariés craignent aussi de perdre des clients. Elle produit des plastiques pour les fabricants de bouteilles et de tableaux de bord pour l'automobile.
Chômage partiel en janvier
Jeudi 19 septembre, la porte s'est entr'ouverte sur le site de Vencorex. La CFDT et la CFE-CGC ont signé avec la direction un protocole de sortie de grève, mais pas la CGT. Elle poursuit la mobilisation et maintien pour l'heure le piquet de grève à l'entrée de l'usine.
Inéos Polymers arrêtée, les 250 salariés écoulent leurs congés, RTT et heures supplémentaires. Si le blocage perdure, du chômage partiel est envisagé pour le mois de janvier. Il faut aussi compter deux jours pour réamorcer, en toute sécurité, la distribution d'éthylène.