Jeudi 19 décembre, deux des trois syndicats engagés depuis dans un mouvement de grève pour sauver l'entreprise chimique en redressement judiciaire Vencorex ont signé un protocole de fin de conflit. Mais le blocage de l’usine continue.
Vers une sortie de crise pour Vencorex ? Alors qu’une grande partie des 460 salariés de l’usine de Pont-de-Claix, en Isère, sont en grève depuis le 23 octobre pour réclamer sa sauvegarde, deux syndicats viennent de signer un protocole de fin de conflit.
"La direction a proposé un protocole de fin de conflit aux organisations syndicales vendredi dernier. Et deux organisations syndicales majoritaires, CFDT et CFE-CGC, ont signé le protocole de fin de conflit", a indiqué un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.
Dans un communiqué, la CFDT annonce avoir signé le protocole de fin de conflit avec l’aval des adhérents et militants de sa section. Une démarche qui, "si elle donne un gage pour chercher à débloquer la situation, ne représente pas un blanc-seing pour les négociations qui vont se dérouler jusqu'à la fin de cette semaine et au-delà", prévient-elle.
Le syndicat indique continuer de demander "la poursuite de la recherche de repreneurs" et "des engagements sur l'avenir de la gestion de la plateforme".
L’usine toujours bloquée
De son côté, "la CGT maintient la grève, donc pour l'instant, on est un peu sur un statu quo. (...) Le blocage des accès à la plateforme est toujours en place", souligne le porte-parole de Vencorex. C'est notamment le cas de la vanne permettant le transport d'éthylène entre le sud et le nord du pays.
Le blocage de cette vanne a par ailleurs conduit à une rupture d'approvisionnement de plusieurs entreprises dans d'autres régions de France. C'est le cas de l'usine Ineos Polymers de Sarralbe (Moselle), privée d'éthylène depuis le 23 octobre, et dont la direction a été contrainte de mettre ses 250 salariés en chômage technique à partir du mois de janvier.
Vencorex en sursis
Faute de reprise des activités, Vencorex se trouve "clairement sur un risque de liquidation anticipée", ce qui constituerait "la pire des issues", a souligné le porte-parole.
L'entreprise, actuellement détenue par le groupe thaïlandais de pétrochimie PTT GC, s'est vu accorder en novembre quatre mois de répit pour trouver un repreneur par le tribunal de commerce de Lyon, jusqu'au 6 mars.
La société n'a pour l'instant reçu qu'une seule offre de reprise, émise par son concurrent chinois Wanhua via une filiale hongroise, et dont une version améliorée doit être présentée jeudi au CSE.
Mardi, plusieurs dizaines d'élus parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon, Marine Tondelier, Olivier Faure, Fabien Roussel, Mathilde Panot ou encore Boris Vallaud, avaient appelé le Premier ministre François Bayrou à procéder à une "nationalisation temporaire" de Vencorex afin d'éviter son "démantèlement" et la perte pour le pays d'un "espace industriel" essentiel.