"Jusqu'à 3 000 emplois directs menacés" : en Isère, salariés et syndicats de l'industrie se mobilisent pour sauver leurs usines

Ce jeudi 12 décembre, une centaine de rassemblements "pour l’emploi et l’industrie" sont en cours en France. En Isère, plusieurs usines dont les emplois sont menacés, comme Vencorex et Valeo, ont rejoint le mouvement.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Malgré une amélioration jugée "décevante" de leur unique offre de reprise, les salariés de Vencorex sont plus que jamais mobilisés ce jeudi 12 décembre.

Comme d’autres usines iséroises, les salariés, qui entament leur cinquantième jour de grève, ont rejoint le mouvement national pour défendre "l’emploi et l’industrie". En fin de matinée, ils se sont rassemblés devant la préfecture de I’Isère, à Grenoble, répondant à l'appel de la CGT.

Dénonçant une "casse industrielle", le syndicat exige, entre autres, un moratoire sur les licenciements et l'organisation d'Assises départementales sur l’industrie et ses filières "dès janvier". Au total, "jusqu'à 3 000 emplois" directs seraient menacés dans le département, avance la CGT. 

Il ne faudra pas nous expliquer qu’il faut réindustrialiser la France, alors qu'on n'est pas capable aujourd’hui de sauver notre propre industrie.

Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole

"Il y a urgence à réagir et à avoir une vraie politique industrielle. En Isère, on a des sujets particuliers avec Vencorex, Arkema, mais aussi Valeo, Photowatt et TeamTex", énumère Nicolas Benoit, secrétaire général CGT Isère, qui a été reçu avec sa délégation par le directeur de cabinet de la préfète. "Pour Vencorex, on exige très rapidement d’ici la fin de l’année une réquisition ou une nationalisation de l'entreprise pour geler la liquidation et travailler à un vrai plan de reprise". 

Une proposition soutenue par Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble (divers gauche) et maire de Pont-de-Claix, où est située l'usine Vencorex. "Je constate que les élus locaux et l’intersyndicale font des propositions avec un gouvernement absent sur le sujet, qui n’apporte pas de visions ni de propositions. Le gouvernement est un passe-plat aujourd’hui, sans vision de stratégie industrielle. Il ne faudra pas nous expliquer qu’il faut réindustrialiser la France, alors qu'on n'est pas capable de sauver notre propre industrie", assène-t-il, présent aux côtés des manifestants devant la préfecture. 

Plusieurs usines menacées

Aux côtés de Vencorex, placée en redressement judiciaire avec 450 emplois en sursis, d’autres usines iséroises sont en difficulté depuis le début de l’automne.

Victime collatérale de Vencorex, qui ne livre plus certains produits depuis l'arrêt de l'usine, l'entreprise Arkema située à Jarrie est-elle aussi menacée par un plan de réorganisation qui pourrait signer la fin de l’activité dans une partie du site. Au total, presque un tiers des 340 emplois sont menacés.

A Charvieu-Chavagneux, l’entreprise Logisplast-TeamTex a été placée en liquidation judiciaire, entraînant le licenciement des 161 salariés début novembre.

Tandis qu’au même moment, les salariés de Valeo apprenaient la mise en place d’un plan de sauvegarde de l'emploi et la suppression de 238 postes en 2025. Basée à Saint-Quentin-Fallavier, l’usine spécialisée dans la construction de systèmes d'hybridation pour moteurs de voiture emploie actuellement 350 personnes.

Ce jeudi 12 décembre, une soixante de salariés ont répondu à l’appel des syndicats et se sont mis en grève devant le site. Ces derniers, qui espéraient conserver la production d’un moteur électrique développé sur place, dénoncent sa délocalisation à l’étranger. "On a entièrement développé ce produit, on nous avait promis que la production se ferait ici. Mais il sera finalement fabriqué dans un autre pays. C’est très dur", commente un employé interviewé sur le piquet de grève. 

"Je n’accepte pas que la puissance publique ne dise rien sur ce sujet et qu’on considère qu’elle n’a pas son mot à dire, s’indigne Manuel Bompart, secrétaire général de La France insoumise, qui s'est rendu devant l'usine avec d’autres députés. Là, on parle d’une entreprise dans laquelle il y a des participations de l’Etat. Il est actionnaire, il a des choses à dire. Il ne peut pas accepter en son nom qu’on supprime des emplois, alors qu’on verse des millions d’euros aux actionnaires de ces entreprises".

Le 27 novembre, la CGT dénombrait 286 plans sociaux en France. Elle en recense désormais 300, avec jusqu'à 300 000 emplois menacés ou supprimés dans le pays. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information