Les tracasseries administratives continuent pour le car ferry Excelsior affrété par la SNCM. Les affaires maritimes italiennes ont suspendu le permis de navigation du navire qui doit remplacer le Napoléon Bonaparte. Les autorités italiennes semblent faire preuve d’un zèle tout particulier.
Un premier contrôle
Le 23 février, deux membres des Affaires maritimes italiennes effectuent un contrôle du navire au port de Marseille. Rien de plus normal, l’Excelsior est encore sous pavillon italien. Seulement voilà, l’opération des fonctionnaires italiens se fait alors que le navire est en partance pour Tunis. A bord, plus de 400 passagers et 200 véhicules.Conséquence, le ferry partira avec vingt heures de retard. Ce premier contrôle ne semble pas avoir satisfait les autorités italiennes, car un second se dessine à l’horizon.
Suspension du permis de navigation
Le 2 mars, le ferry doit effectuer une nouvelle traversée Marseille-Tunis. Mais déjà, une autre inspection est annoncée, le jour même de la traversée. Le scénario du 23 février semble vouloir se répéter.Du coup, la direction de la SNCM décide d’annuler la traversée pour éviter aux passagers les mêmes désagréments. Il faut dire que le 23 Février, le navire avait pu partir après l'intervention de la cellule de crise du Ministère des Affaires étrangères.
La méthode semble avoir déplu aux autorités italiennes qui récidivent. Et à l'issue de cette seconde inspection, elles suspendent le permis de navigation de l’Excelsior.
Un pavillon italien provisoire
Le ferry bat pavillon italien, car il a été affrété à la compagnie Grandi Navi Veloci (GNV). Le 3 Février, la SNCM a signé un contrat d’affrètement de 19 mois avec GNV. L’équipage du navire est entièrement français, à l’exception d’un second capitaine italien, qui travaille en binôme avec un commandant français.Pour l’instant, l’Excelsior bat pavillon italien, ce qui n’est pas un problème sur les lignes entre Marseille et le Maghreb. Il en sera autrement sur les lignes avec la Corse.
Le pavillon français arrive
Les liaisons entre Marseille et la Corse (Bastia et Ajaccio) doivent débuter le 12 avril, dans le cadre de l’actuelle Délégation de Service Public (DSP). D’ici là, l’Excelsior battra pavillon français du premier registre. Ce pavillon n’est pas obligatoire sur des lignes dites de "cabotage", autrement dit des lignes entre une île et un continent d’un même pays.Mais pour des raisons sociales, la direction de la SNCM choisit le pavillon français. A ce moment là, les autorités italiennes n’auront plus à intervenir.
Le zèle des italiens
Quelques jours avant le départ retardé du 23 février, les Affaires maritimes italiennes (Guardia Costiera) du port de La Spezia, diligentent trois médecins italiens, sur Marseille, pour examiner tous les membres de l’équipage français, alors même que les marins étaient tous à jour de leur visite médicale par les autorités françaises. Cette série de contrôles est vécue comme des tracasseries par les personnels de la compagnie.Le syndicat CGT des marins s’offusque: "Nous aimerions que les Affaires maritimes françaises soient aussi pointilleuses concernant les navires italiens de Corsica Ferries". D’autres membres d’équipages pensent que les services italiens font plus de zèle avec les navires gérés par la France que ceux battant pavillon italien.
Et certains de rappeler le peu d’empressement à enquêter, de la part des autorités françaises comme italiennes, après l’incendie du Sardinia Express, en Août 2007, alors que ce Navire à Grande Vitesse naviguait en violation des règlements.
Préparer l’avenir
Un second navire sera affrété par la SNCM auprès de la compagnie grecque Anek Lines. Le ferry grec EL Venizelos remplacera l’Île de beauté, en vente. A la différence de l’Excelsior, l’EL Venizelos naviguera avec un pavillon et un équipage grec. Seul le personnel ADSG (hôtellerie, cabines…) sera français.Finalement, ces inspections tatillonnes, auront empêché le navire de réaliser des traversées entre Marseille et Tunis, sous pavillon italien. Et rien n’empêchera l’Excelsior de naviguer sur les mêmes lignes, sous pavillon français.