Hier dimanche 5 mai, une messe a été célébrée à Bastia en hommage aux victimes de Furiani. Nombreux sont ceux qui ont observé une minute de silence. Le recueillement s'est même prolongé pendant près de 45 minutes, montrant à quel point le drame est encore très présent dans les esprits.
Il y a 21 ans, quelques minutes avant le match Bastia-Marseille, une tribune du stade Armand Cesari s'effondrait. Un accident tragique, qui fit 18 morts et plus de 2.300 blessés. Aujourd'hui, le drame de Furiani fait partie de l'histoire. La plus grande catastrophe que le monde du sport français ait connu.
Peu de temps après, le gouvernement de l'époque avait instauré une sacralisation du 5 mai, interdisant tout match ce jour-là. Mais très rapidement, les enjeux financiers ont pesé, et des matches ont été de nouveau joués.
Depuis, les familles des victimes demandent que ce jour soit à nouveau respecté comme un jour de deuil et d'hommage. Pourtant, hier encore, trois matches ont eu lieu.
Plusieurs associations militent pour que la Ligue Française de Football ne programme aucune rencontre ce jour-là, en Corse mais aussi partout en France. Depuis peu, des politiques ont aussi pris part à la polémique. Le député de la 1ere circonscription de Haute-Corse, Sauveur Gandolfi-Scheit, avait déjà déposé un projet de loi à l'Assemblée en 2012.
C'est aussi le cas d'Avi Assouly. L'ancien commentateur de France Bleue est à présent député de la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il était dans la tribune de Furiani au moment du drame, pour Radio France à l'époque. "Quand il est tombé, il était à mes cotés", raconte Didier Grassi, porte-parole du collectif du 5 mai.
"Avi Assouly a toujours proclamé qu'il ne fallait plus jouer le 5 mai. Aujourd'hui c'est un homme politique. Nous l'avons aidé à écrire un projet de loi, mais il semble que ce projet de loi rencontre des soucis au sein-même du groupe PS à l'Assemblée". Aujourd'hui, Didier Grassi redoute que le député fasse machine-arrière.
Un recueillement de presque une heure devant la stèle
Hier après midi, une messe a été célébrée en l'église Sainte-Marie de Bastia, en présence des familles de victimes et d'une foule très nombreuse, des centaines de personnes. La commémoration, qui se déroule chaque année, a été particulièrement émouvante. Le silence a été respecté pendant près de 45 minutes.
Mais ensuite, les langues se sont déliées. "C'est le 'fric football' déplore Gilbert Lalliat. Son fils Cédric a perdu la vie lors du drame de Furiani. Il avait 19 ans.
"Ce n'est pas quelque chose d'énorme de ne pas jouer le 5 mai, on peut jouer la veille ou le lendemain", ajoute Yannick Cahuzac, milieu défensif au SC Bastia. "Respecter les personnes qui ont touchées par ce deuil, ce serait la moindre des choses".
Frédéric Hantz, l'entraîneur du SC Bastia, a lui salué le "bel hommage" au stade Vélodrome, où se tenait le match Bastia-Marseille en fin de journée. "A Paris, on fait semblant d'écouter, mais on n'entend pas" a-t-il ajouté.
Une minute de silence a été observée lors des trois matches de ligue 1 programmés hier. Nicolas Penneteau et Jean Louis Leca, les deux gardiens de Valenciennes, ont porté un maillot noir à l'échauffement avec les inscriptions "In memoria a i nostri" et "Non aux matchs le 5 Mai". Bravant une interdiction de la Ligue Française de Football, qui pourrait leur valoir une sanction.