La commission de la discipline de la Ligue de Football Professionnel a rendu sa décision hier mardi 7 mai. Des sanctions sévères pour les deux clubs et leurs supporters. Elles font suite aux violents incidents qui se sont produits lors du match du 2 mars 2013 à Bastia.
Le Sporting Club de Bastia et l’AC Ajaccio ne pourront pas s’affronter à domicile pour leurs deux prochains derbys. Les rencontres se feront également à huis-clos, c’est-à-dire sans la présence du moindre spectateur lors des matches aller et retour.
Cette sanction s’appliquera lors des deux prochains derbys corses entre les deux clubs l'an prochain.
A cheval sur deux saisons, la sanction punit, au-delà des clubs, l'ensemble des supporters insulaires. Une façon de rappeler à l'ordre une communauté en la privant d'un derby cher à son coeur.
Pour autant, cette sanction mise en délibéré jeudi dernier aurait pu être pire du point de vue strictement sportif, si les clubs s'étaient vus retirer des points. Reste le sentiment de "dégoût de la Ligue 1" dont témoignent certains supporters. Certains parlent aussi d'"incompétence plutôt que d'injustice de la commission de discipline de la LFP".
Sur les réseaux sociaux les commentaires se succèdent. Ce tweet par exemple : "où vont se jouer les deux prochains matches Lyon-Saint- Etienne ? En Corse ?" Un autre derby dans le collimateur de la LFP. Reste à savoir si les clubs rhonalpins écoperont de la même peine.
Le 2 mars 2013, de violentes rixes opposent les supporters des deux camps
Les incidents débutent vers 18 heures avec l'arrivée des acéistes à Bastia. Dans les cars remplis de supporters, certains sont armés de fumigènes, d'autres de bombes artisanales. Des jets de pierre sont alors échangés entre Ajacciens et Bastiais. Plusieurs personnes sont blessées. Un jeune de Bastia gravement à l'oeil, un acéiste au visage.
Après le match, où Bastia l'emporte, c'est encore pire. Une centaine de supporters du Sporting lancent des pierres dans les tribunes, depuis la gare de Furiani où ils se sont massés. Les acéistes descendent des tribunes. Ils sont 400 sur la pelouse du stade, 5 ont été blessés.
Dans les deux camps, on pointe les responsabilités. Le président de l'ACA Alain Orsoni, ne décolère pas. "C'est du hooliganisme pur et dur", dit-il au sortir du match, "ça n'a rien à voir avec le sport, ce n'est pas supportable et on ne va pas le supporter. Dès demain on portera plainte".
Pour les dirigeants du Sporting, Pierre-Marie Geronimi en première ligne, le défaut de parcage - s'il est démontré - est imputable à la sécurité de l'ACA.
Sur la pelouse aussi le climat était tendu ce jour-là, avec un pugilat et cinq exclusions à la clé. Jérôme Rothen (Bastia) et Benjamin André (Ajaccio) avaient alors écopé de trois matches de suspension chacun.